Motocross des Nations : la France garde le trophée Chamberlain

Le team France (Marvin Musquin/Gautier Paulin/Romain Febvre) est parvenu à conserver son titre au Motocross des Nations, à domicile, sur le circuit d’Ernée, le 27 septembre 2015. Une victoire loin d’être une promenade de santé malgré l’absence de nombreuses pointures, loin d’être la simple formalité que d’aucuns annonçaient.

Oui, la France avait la chance de présenter, certainement, son équipe-type à l’inverse de l’Italie (sans Cairoli, Guarneri ou Philippaerts), de l’Allemagne (sans Roczen), de la Belgique (sans Desalle ni Strijbos), de la Suisse (sans Tonus), de la Hollande (sans Herlings) ou des Etats-Unis (sans Dungey). Ainsi armées, toutes ces équipes auraient eu leur mot à dire. Ou, certains de ses absents auraient joué les trouble-fêtes et influé sur les totaux des autres teams.

Mais le MX des Nations, comme son nom l’indique, est une course d’équipe. Quelque soit le sport, l’addition de stars ne fait pas un ensemble. Il faut encore que chaque membre accepte de se dépasser pour ses équipiers, fasse passer son résultat personnel après l’intérêt national. Une abnégation toute contraire au reste de la saison.

Dès lors, deux nations se dégageaient, combinant talent et cohésion de groupe, pour contrarier les desseins tricolores : les USA et la Grande-Bretagne.

Même sans Ryan Dungey, le meilleur d’entre eux, les Américains alignaient une redoutable équipe avec Jérémy Martin (Champion US 250 devant Musquin), Cooper Webb (3e du GP des USA MXGP) et enfin l’expérimenté Justin Barcia (3e de l’Outdoor 450 2015).

Quant aux Anglais, ils présentaient Shaun Simpson et Max Anstie, auteurs de fins de saison de grande qualité en Mondial, associés à Dean Wilson. Malheureusement, les évènements ont vite écarté nos voisins d’outre-Manche après l’incroyable accrochage dont Anstie fut la victime involontaire (omoplate cassée en se faisant sauté dessus).

France/USA : telle était finalement l’affiche et telle elle fut en piste. Malheur au pays qui verrait un de ses artistes de la poignée de gaz se louper ou abandonner.

En cela, pour nous, la première manche (MX2/MXGP) fut stressante avec les chutes de Gautier Paulin puis Marvin Musquin. Par chance, sur ce point, les USA n’ont pas été irréprochables non plus.

Du stress également par rapport aux prestations de Gautier Paulin, resté sur sa dynamique du Mondial MXGP (sans efficacité aux départs, sur la défensive). Sans douter une seule seconde de son implication, le voir heurté dans ses trajectoires, se bloquer par endroit, et donc perdre du temps, n’étaient pas pour rassurer face aux trois cow-boys.

Qu’à cela ne tienne, l’officiel HRC n’a jamais déçu aux Nations. Il l’a encore prouvé cette fois, acceptant (temporairement) de ne plus être le chef de file au profit de Romain Febvre.

Ce dernier et Marvin Musquin, eux, nous ont rendus optimistes dès le début de l’affrontement. Le pilote Red Bull KTM s’est montré concerné, accrocheur, mort de faim, inventif dans ses trajectoires. Parfois même un peu trop alors qu’il avait un déficit de puissance, lui sur sa 250 cm3. Il faut croire que sa non sélection pour les deux dernières éditions a décuplé son envie.

Et que dire de la démonstration de Romain Febvre (Yamaha Rinaldi). Si le Champion du Monde MXGP 2015 avait encore à prouver quoi que ce soit, la domination qu’il a exercée sur le MXDN 2015, son sang-froid pour apporter ce que toute une nation (public, médias) attendait de lui, ont imposé aux yeux du Monde son avènement.

Les Américains ont fait trembler les Tricolores mais ils ne sont pas parvenus à les renverser. Les mauvais envols combinés de Barcia et Webb dans la dernière et décisive manche (MXGP/Open) leur ont très certainement coûté cher. Car, ensuite, empêtrés dans le pack, les Etats-uniens ont perdu du temps, de l’énergie, des places.

Ils auront notamment buté sur Jérémy Van Horebeek et Ken De Dycker en route pour offrir à la Belgique un podium espéré mais tout de même surprise.

La France conserve donc sa position dominante sur l’échiquier mondial, une année supplémentaire. Une fierté qu’il ne faut pas bouder car acquise de haute lutte. Après tout, les Nôtres ont su répondre présents le jour J.