GP d’Europe MXGP : Victoire avec la manière pour Gautier Paulin

Enfin ! Enfin nous avons pu observer Gautier Paulin (HRC) au meilleur de lui-même, à l’occasion de la tenue du Grand Prix d’Europe, à Valkenswaard.

Il est évident qu’avec d’excellents départs, cela devient plus facile. Et si le Français ne partage pas les critiques sur ce que nous jugeons son point faible, il ne peut nier la corrélation entre ses sorties de grille et ses résultats. Ou alors, c’est une sacrée coïncidence que voilà !

Bien sûr, le fait de s’extraire du pack aux avant-postes n’explique pas, à lui seul, cette démonstration sur l’exigeant et piégeux tracé hollandais (victoire en manche qualif, 1er/1er). Le pilotage « Sable » n’a pas de secrets pour lui. Le Sudiste n’a rien à envier aux vrais spécialistes et, de plus, aucun incident n’est venu contrarier son évolution (comme en 2014).

Gautier Paulin entre dans la partie
Véloce et irréprochable physiquement, Paulin avait tous les atouts de son côté pour briller. Y compris la monture sur laquelle beaucoup de développement a été effectué pour l’adapter au gabarit et à la technique du solide gaillard. Ne lui reste plus qu’à récidiver à présent !

Ce succès ne se traduit pas, hélas, par une conséquente et immédiate avancée au classement provisoire MXGP. Le retard accumulé jusque là ne se résorbera pas d’un coup, d’un seul. D’autant que Max Nagl (Red Bull Ice One HVA) et Clément Desalle (Rockstar Suzuki), deux des hommes aux commandes du championnat, l’accompagnent sur le podium du jour.

Tout au moins, le grand Gautier gagne un rang dans la hiérarchie et reprend le statut honorifique de meilleur tricolore. Romain Febvre (Yamaha Rinaldi) ayant souffert un peu plus cette fois (10e/5e), chutant notamment.
Le fer de lance Honda gagne une place mais il se rapproche surtout d’Antonio Cairoli (6 points d’écart).

Coup d’arrêt pour Antonio Cairoli
En conclusion de notre traitement du GP du Trentin, nous avions envisagé un probable bouleversement, dans la lutte pour le titre, au soir du GP d’Europe. Mais, nous étions loin de penser que l’octuple Champion du Monde serait la principale victime. Qu’il mordrait ainsi la poussière…euh pardon…la silice.

Une chute sur l’enchaînement critique du circuit, alors qu’il était 2e, lui a coûté, non seulement, un abandon en première manche mais aussi, un résultat moyen (7e) dans la suivante (manque de sensation dans une main). L’officiel KTM devait même passer des examens complémentaires, ces jours-ci, pour déceler un quelconque problème.

Voici donc l’Italien contraint de concéder un peu de terrain à Nagl, toujours aussi solide (2e/2e), et à Desalle, tout heureux de finir en très bonne place (4e/3e). En bonne place …et entier après le passage à Valkenswaard (une chute tout de même en qualification).

Le leadership du championnat change de mains en clôture du cinquième rendez-vous de la saison, Nagl passant de « chasseur » à « chassé » mais l’écart reste mince avec le Wallon.

Nagl/Desalle, ce n’était pas véritablement le duel annoncé avant le début des hostilités, en février, mais qu’importe. Tant que nous échappons au scénario du Mondial MX2, à une domination façon « Herlings ».

Une chose est sûre par ailleurs, Cairoli, s’il est en état, se devra de répliquer au plus vite. Sur le plan comptable évidemment. Mais, il se devra également de remporter des manches, des épreuves. Pour sa confiance. Pour insinuer le doute chez ses adversaires. Pour leur mettre un peu de pression et qu’ils commettent, à leur tour, des fautes.

En d’autres termes, il va falloir qu’il remette de l’ordre dans ce qui est son Royaume depuis 2009.

Prochaine échéance, le Grand Prix d’Espagne, les 9 et 10 mai 2015.