GP d’Espagne MX2 : Valentin Guillod à la fête
Valentin Guillod (Yamaha n°92) ouvre son palmarès mondial à l’occasion du GP d’Espagne MX2 disputé à Talavera de la Reina, le 10 mai 2015. A la faute, Jeffrey Herlings (KTM) échoue au deuxième rang devant Jordi Tixier (Kawasaki).
victoire surprise pour Valentin GuillodJusqu’au GP d’Espagne MX2 2015, une deuxième place au GP de République tchèque MX2 2014 était la meilleure performance de Valentin Guillod (Yamaha Standing Construct n°92). Vainqueur à Talavera de la Reina de la seconde manche, le Suisse ne savait pas, en franchissant la ligne d’arrivée, qu’il venait de remporter l’épreuve. |
« Comme Valentin Guillod, venez rouler en Championnat de France Elite et vous brillerez en Mondial dans la foulée ! ». Voilà un argument qui aurait du poids pour attirer quelques pilotes de GP. Hélas, cela n’est pas si simple ! Il est pourtant des coïncidences amusantes... et profitant particulièrement à nos voisins suisses.
Après Arnaud Tonus qui enchaîna, en 2014, participation – et victoire - à Dardon Gueugnon puis succès au GP du Brésil, c’est au tour de Valentin Guillod de remporter ce Grand Prix d’Espagne, après un passage par l’Elite de Plomion.
Si seulement les conditions de roulage « humides » avaient été identiques, nous pourrions envisager que le Neuchâtelois avait trouvé les réglages optimums pour expliquer sa performance. Il n’en a rien été, au contraire, et tant mieux pour les spectateurs et les pilotes ! Le soleil a dominé dans la Province de Tolède.
Véloce et s’appuyant sur une seconde manche idyllique, le pilote Yamaha Standing Construct a décroché sa première victoire en Championnat du Monde (6e/1er). Le travail de développement accompli sur la machine officielle débouche enfin sur un résultat marquant. Mais il faut avouer également que l’irrégularité plus grande des résultats de ses adversaires a permis à l’Helvète de parvenir à cet exploit. Il a, notamment, profité d’une nouvelle erreur de pilotage de Jeffrey Herlings.
Impérial dans la manche inaugurale, le leader incontestable de la catégorie peut être soulagé de ne pas s’être fait très mal dans sa chute. Mais le temps perdu, dans cette embardée et la remontée qui s’en est suivie, n’a pas permis à l’officiel KTM de rectifier totalement le tir (7e) et il doit se contenter de la 2e place du GP.
Cette nouvelle faute, la fréquence de ces bourdes venant de la part d’un pilote aussi talentueux, entraînent logiquement quelques interrogations,. Excepté la chute provoquée par son équipier Pauls Jonass en Patagonie, le Hollandais accumule les faux-pas (mauvais départs, chutes à Arco di Trento, Valkenswaard et Talavera).
Sa fracture du fémur, sa difficile guérison et le retard dans sa préparation hivernale n’obligent-ils pas Herlings à modifier son pilotage ? A compenser une faiblesse dans la jambe par des appuis différents sur la machine, par exemple ?
L’intéressé justifie, lui, cette mauvaise série par un excès de précipitation, une prise de risque trop élevée afin de se porter en tête rapidement, une volonté trop forte de gagner chaque course.
Soit ! Pas de raisons de s’inquiéter donc. Et pas plus de raisons d’espérer pour les autres pilotes alors.
Pourtant, on ne peut écarter l’idée que ces faits de course fassent germer, cyniquement, dans l’esprit des concurrents, que la blessure sérieuse puisse se produire d’ici quelques épreuves. Le genre de contrariété qui a offert le titre mondial à Jordi Tixier, l’an dernier.
Ce dernier, justement, enregistre un nouveau podium à son actif (3e/4e). Un moindre mal après avoir flirté avec la victoire. Mais on connaît les difficultés du pilote Monster Kawasaki lorsque les températures grimpent et son organisme s’est chargé de le lui rappeler dans le second round.
Le point positif est qu’il poursuit sa remontée au classement provisoire du championnat, bien aidé par le manque de constance de ses devanciers. Le Français n’est plus séparé de la troisième place (occupée par Jonass) que par 24 points. Un objectif tout à fait réalisable.
Un troisième rang, qui plus est, qui se transformera en possible place de dauphin d’Herlings dans un proche avenir. Pourquoi ?
Simplement car Dylan Ferrandis (Monster Kawasaki) a bu le calice jusqu’à la lie en Espagne. Déjà contraint à l’abandon en manche 1 (disque de frein arrière détruit), l’équipier de Jordi Tixier s’est blessé au genou dans la course suivante alors qu’il jouait la gagne. Outre le fait de devoir baisser de rythme pour terminer la course (3e), les dégâts s’avèrent beaucoup plus graves et mettent un terme à ses ambitions de couronne mondiale, ...à sa saison même. L’opération des ligaments étant inévitable.
La quête du podium final MX2 s’en trouve fort logiquement relancée et le vainqueur du jour, Valentin Guillod fait partie du groupe de chasseurs. Alors, ce succès va-t-il lui servir de déclic ?
Nous nous étions posés la même question après la victoire de Tim Gajser (Honda Gariboldi) en Italie et nous attendons toujours sa véritable et durable montée en puissance (11e/2e). En sera-t-il de même ?
Prochain rendez-vous, les 23 et 24 mai, à Matterley Basin (Grande-Bretagne).
– Classement de la manche qualificative MX2 Talavera de la Reina 2015
– Classement de la 1ère manche MX2 Talavera de la Reina 2015
– Classement de la 2e manche MX2 Talavera de la Reina 2015
– Classement général MX2 Talavera de la Reina 2015
– Classement provisoire MX2 2015 après Talavera de la Reina
David Morin