GP du Mexique MX2 : Jordi Tixier arrache le titre à Jeffrey Herlings

Jordi Tixier l’a fait ! L’officiel Red Bull KTM a coiffé sur le poteau son équipier, Jeffrey Herlings, pour le titre mondial MX2 (616 points contre 612).

Voilà bien longtemps qu’un championnat du Monde majeur ne s’était pas joué sur la dernière course du dernier Grand Prix (le Mondial 125 cm3 2002 à la faveur du Français Mickaël Maschio pour 4 pts). Et encore plus longtemps qu’un titre n’avait changé de mains lors de l’ultime confrontation (Jean-Michel Bayle, Champion du Monde 125 cm3 1988 pour 3 pts).

Cela ne donne, bien sûr, que plus de relief, plus d’aura, à ce sacre MX2 2014 conquis par le Parisien au terme de deux manches palpitantes à suivre.

Avantage Herlings

Evidemment, plus que le total de points encore à engranger par Tixier afin de souffler la couronne à Herlings, c’est la participation de ce dernier qui pouvait faire craindre l’échec de cette mission.

Non pas que le Batave, sur une jambe, puisse lutter à armes égales. Il ne faut pas exagérer, deux mois seulement après une fracture du fémur. Mais le contexte de l’épreuve n’était pas forcément défavorable au leader provisoire. Et cela s’explique.

Comme bien souvent, sur les GP « overseas », les plateaux sont plutôt maigrelets. Quantitativement : seuls 13 pilotes récurrents du Mondial MX2 avaient la chance d’être présents. Mais aussi, qualitativement : le niveau des pilotes locaux n’atteint pas celui de certains de nos pilotes de ligue.

La possibilité de marquer un nombre de points significatif était donc bien réelle. Et ce calcul avait certainement été pris en compte dans le clan Herlings. Par ailleurs, le déroulement en lui-même de l’épreuve, les faits de courses, n’ont pas franchement facilité la tâche du Francilien.

Parcours du combattant

En manche 1, Tixier a dû ferrailler face à Romain Febvre (Wilvo Nestaan Husqvarna) pour l’emporter. Et au final, il a très bien fait.

D’abord, pour éviter de gamberger. En se donnant pleinement, il s’est concentré sur son pilotage et n’a pas cherché à gérer, calculer. Or, c’est bien souvent dans ces moments de relâchement que l’erreur se produit.

Ensuite, parce que tout point était bon à prendre et qu’entre une première et une deuxième place, la différence comptable est de 3 unités. Et trois points, lorsqu’on s’aperçoit que le titre se joue pour quatre de mieux, on ne peut pas vraiment dire que cela soit superflu.

Dans le second round, c’est son mental qui a été sollicité. Déjà, car le vice Champion du Monde MX2 2013 était plus proche que jamais du but et que cela aurait pu le tétaniser. Encore une fois, la gamberge…Mais surtout, lorsqu’il a chuté avec Tonkov et que ce dernier est resté accroché à la KTM, il aurait pu prendre un coup au moral.

Là, Jordi a fini de prouver sa force de caractère. Repartant très attardé (juste devant Herlings), remontant difficilement dans le peloton (la piste ne se prêtant pas aux dépassements), frôlant plusieurs fois la chute, le futur Champion n’a jamais renoncé pour finalement accrocher la troisième place et remporter le GP au passage.

Pour toutes ces raisons, pour la conviction qu’il a mise depuis Loket, Jordi Tixier mérite ce titre, tout autant que Jeffrey Herlings l’aurait mérité.

Echec au Roi

Au final, ce coup de poker physique, le Hollandais a bien failli le réussir (14e/10e). Il s’en est fallu de peu. Quatre unités donc. Quatre petits points alors que la KTM n°84 a loupé quatre épreuves cette saison. On peut comprendre la frustration de devoir abandonner SA couronne mondiale.

Au moins, ne s’est-il pas davantage blessé sur les nombreux obstacles de la piste mexicaine. De ce point de vue, on ne pourra jamais lui enlever son courage, sa ténacité et sa résistance à la douleur.

Gajser et Guillod terminent sur une bonne note

Au niveau de l’épreuve, Tim Gajser (Honda Gariboldi), vainqueur de la deuxième manche, a pris la deuxième place du GP devant Valentin Guillod (KTM Standing Construct, 6e/2e).

Attirant la lumière sur eux - peut-être encore trop ponctuellement – cette saison, ces deux jeunes hommes seront attendus l’an prochain. Parviendront-ils pour autant à se hisser au niveau de Tixier et Herlings ? La marche semble encore un peu haute mais une bonne surprise est toujours possible. Pour l’intérêt de la cylindrée, ce ne serait qu’un plus.

Réponse en 2015…