Honda Grand Prix du Brésil : Samba pour Jeffrey Herlings et David Philippaerts

Une semaine après les Etats-Unis, le Continental Circus MX fait escale dans le Sud-Est du Brésil, à Indaiatuba. Et, heureusement pour les spectateurs et téléspectateurs, le suspense et l’animation sont tout autres que sur le circuit de Glen Helen.

Si l’opposition entre deux pilotes d’un même constructeur marque une fois de plus la catégorie MX2, ce sont bien les passes d’armes à quatre concurrents lors des manches MX1 qui ont tenu l’assistance en haleine.

MX1 : David Philippaerts a de la suite dans les idées

Même s’il réussit bien souvent à scorer de gros points, cela faisait quelques temps que David Philippaerts (Yamaha Rinaldi Monster Energy) n’avait pas joué la victoire d’un Grand Prix. La dernière fois, c’était…au Brésil (tiens, tiens !!!) en août dernier. A cette occasion, à égalité de points, l’Italien s’était incliné face à Antonio Cairoli.

Vainqueur de la manche qualificative, le Champion du Monde MX1 2008 retrouve les joies de la plus haute marche du podium. D’emblée aux avant-postes et véloce, le Toscan ne lâche rien face à un trio de furieux (Cairoli, Desalle et Frossard) et réalise deux manches de grande qualité (2e/1er).

Au final, Philippaerts termine, cette année encore, à égalité de points avec son compatriote Cairoli mais à son avantage cette fois-ci. Occasion donc loupée pour le Champion du Monde MX1 en titre mais l’essentiel était de reprendre des points au leader provisoire, Clément Desalle (Rockstar Suzuki World MX1). Et c’est chose faite.

Vainqueur de la première manche, le Sicilien connaît une petite baisse de régime dans le second round mais reste dangereux jusq’au drapeau à damiers pour le futur lauréat. Deuxième de la manche et du général, l’officiel Teka Red Bull KTM récupère ainsi onze unités sur le pilote usine Suzuki, fort brouillon en Amérique du Sud.

Capable de mettre tout le monde d’accord en vitesse pure sur ce tracé sautillant et aux ornières prononcées, le Wallon commet beaucoup, beaucoup trop de fautes de pilotage. Quatrième de chaque course, le jeune homme accroche la dernière marche du podium et garde le leadership du championnat.

Steven Frossard (Yamaha Rinaldi Monster Energy), animateur des débats au même titre que les pilotes précédemment cités, prend une belle revanche sur sa prestation du dernier GP. Quatrième du classement de l’étape brésilienne (3e/5e), le Français laisse filer un possible podium en fléchissant en fin de seconde course (pouce toujours douloureux depuis Glen Helen).

Si le Lyonnais se pose, cette fois encore, comme notre meilleur représentant, il est à signaler le bon comportement de Xavier Boog également. Comme quoi, il est plus simple d’enregistrer de belles performances lorsque la manche qualificative se déroule bien (4e).

Auteur de bonnes entames de manche, le pilote officiel Kawasaki Racing Team joue placé malgré quelques erreurs (9e/8e). Huitième de la journée, le Champion de France Elite 2010 semble enfin lancer sa saison mondiale. Une bonne nouvelle avant la prochaine échéance : le Grand Prix de France à St Jean d’Angély (Charente Maritime).

Un circuit qui réussit plutôt bien à Anthony Boissière (Yamaha Gariboldi Monster) et qui devrait lui permettre de se rattraper de sa mésaventure dans la région de Sao Paulo (12e/Abandon sur chute).

MX2 : Jeffrey Herlings n’abdique pas

Alors que Ken Roczen se montre impressionnant de vitesse en manche 1, Jeffrey Herlings (Teka Red Bull KTM) a le mérite de ne pas se résigner et profite d’une erreur de Roczen. Sur le circuit d’Indaiatuba, le jeune Hollandais remporte le Grand Prix du Brésil MX2 au bénéfice d’une meilleure seconde manche (2e/1er).

Toujours persuadé de pouvoir s’imposer à la régulière sur la terre, le Batave réalise une excellente opération pour son mental plus que numérique puisque les deux jeunes gens terminent la journée à égalité de points.

L’Allemand échoue donc dans sa quête de succès en commettant plusieurs fautes dans la seconde confrontation. Et si le véritable adversaire de Ken Roczen était Ken Roczen lui-même ? Pas de quoi, néanmoins, s’affoler pour l’instant car l’écart au classement provisoire de la cylindrée est toujours en sa faveur.

Gautier Paulin (Yamaha Rinaldi Monster) complète le podium brésilien. Lui aussi est enfin récompensé de ses efforts. Grâce à deux bonnes sorties de grille, le Français se place très vite en troisième position de chaque course mais ne parvient pas à suivre le rythme des deux flèches orange de tête.

Sur cette piste faite de sauts et d’enchaînements de sauts, le gabarit du Champion d’Europe MX2 2007 s’avère un handicap - malgré une technique infaillible – face aux poids plume devant.

Ce sont même ses arrières que doit couvrir le Varois puisque Tommy Searle (Monster Kawasaki CLS Pro Circuit) n’est jamais très loin. La lutte pour le podium du classement général aurait même pu être plus rude sans le déclassement de l’Anglais lors de la manche qualificative (assistance extérieure).

Relégué dernier pour l’entrée en grille, le pilote officiel Kawasaki s’attelle d’abord à revenir vers le haut du peloton avant de viser une quelconque place de choix. Par la suite, la fatigue et le manque de temps ne permettent pas au natif du Kent (Sud de l’Angleterre) d’attaquer le pilote Yamaha.

Frustré par cette pénalité, le Britannique se contente du quatrième rang du Grand Prix (4e/4e) alors qu’il avait la vitesse pour mieux faire et devance Zach Osborne (Yamaha Bike-It Cosworth Wild Wolf). Touché au poignet le samedi, l’Américain serre les dents pour ramener de gros points (5e/5e).

Septième derrière l’autre pilote Kawasaki CLS Max Anstie (6e/7e), Christophe Charlier (Yamaha Gariboldi Monster) est à créditer de solides prestations (9e/6e). Satisfait, le Corse va pouvoir s’appuyer sur ces résultats pour le futur et pourquoi pas dès la prochaine échéance à St Jean d’Angély.

Réussir devant le public français, voilà certainement un objectif que doivent partager Jordi Tixier (Nestaan KTM JM Racing) et Nicolas Aubin (KTM HDi) mais pour des raisons opposées.

Onzième du général, le premier nommé poursuit studieusement son apprentissage en accrochant le dixième rang de chaque course au Brésil. Le Parisien aura sans doute hâte de retrouver un tracé qui lui a réussi en 2010 (1er/1er en Europe MX2) pour viser son premier top 10 mondial.

C’est plutôt un sentiment revanchard qu’aura le Normand pour le Grand Prix de France. Victime d’une chute au départ de la qualification et touché au poignet, le leader du Championnat de France Elite MX2 galère pour marquer quelques points (14e/14e).

Le signe encourageant est que, l’année dernière, devant pareilles difficultés, Nicolas aurait eu tendance à renoncer. Cette détermination retrouvée – made in Mickaël Pichon - ne peut être que positive à terme.