Le « nouveau » règlement MotoGP brouille encore un peu plus les pistes
Chapeau à celui aura compris à la première lecture le "nouveau" réglement motoGP ! Il est en fait une main plus que tendue pour Ducati et Suzuki !
C’est Yamaha qui a fait pencher la balance vers l’adoption du logiciel unique en 2016 ! |
Le « nouveau » règlement MotoGP publié le 18 mars par la FIM, c’est-à-dire deux jours avant les premiers essais du Qatar, stipule que :
– le boîtier électronique (ECU) et son logiciel attaché seront obligatoires pour TOUS les équipages à partir de 2016. Dès lors tous les développements devront être mis dans un « pot commun » à travers un site web privé.
a) Là il faut arrêter de rêver…Imagine-t-on un seul instant, les ingénieurs de Honda ou de Yamaha dépenser des sommes folles en développement pour que cela bénéficie au premier quidam venu ?
Ou alors on va assister à l’élaboration de véritables « nuages de fumée » pour éviter que les évolutions soient compréhensibles par tous. Et visiblement Ducati l’a très bien compris qui a fait en sorte que son logiciel soit indéchiffrable !
b) Au départ l’ECU (Engine Control unit) devait être obligatoire en 2017. Cela fait un an de gagné. On sait que Honda est « carrément » contre le logiciel unique. Mais visiblement Yamaha a voté en faveur de cette proposition. En effet les ingénieurs de la marque aux trois diapasons travaillent déjà avec du Magnetti- Marelli.
- A partir de maintenant, un constructeur inscrit en catégorie Factory et n’ayant pas remporté de course la saison passée en condition de piste sèche, ainsi que les nouveaux constructeurs, seront autorisés à utiliser 12 moteurs sur l’année par pilote (moteurs non scellés, donc avec une évolution possible), 24 litres d’essence et les allocations de pneus proposées en catégorie open.
Ceci est valable jusqu’au début de la saison 2016.
Cette mesure vise directement Ducati, qui n’a remporté aucune course la saison passée. Le « nouveau » règlement lui propose de re-intégrer la catégorie « Factory » avec les avantages de la catégorie Open ! Qui a dit que les dés étaient pipés ?
Cela est aussi une main tendue pour que Suzuki intègre la catégorie « Factory ». Mais au vu des derniers résultats des essais hivernaux, Suzuki est encore très loin du compte pour intégrer le Top 5. La catégorie Open devrait alors lui ouvrir grands les bras. A suivre !
- Petit bémol cependant : Si n’importe quel pilote de la catégorie « Factory2 » ( car il faut bien lui donner un nom - même si cette catégorie disparaît ), remporte une victoire, deux secondes places ou trois podiums en condition de piste sèche durant la saison 2014, alors le constructeur verra sa capacité de carburant embarqué limitée à 22 litres ( au lieu de 22,5 litres)
De plus, si le même constructeur remporte trois victoires en cours de saison, alors il perdra le droit d’utiliser les pneus tendres proposés en catégorie Open.
En ce qui concerne les pneus, cela sera très difficile à surveiller car Bridgestone a toutes les cartes en mains. Le manufacturier japonais pourra alors distribuer ses pneus à qui bon lui semble.
En résumé, la Dorna et la FIM ont élaboré un règlement qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives. C’est un règlement qui est incompréhensible par la grande moyenne des spectateurs. Et on imagine les réclamations à la fin de chaque épreuve.
Depuis l’arrivée des CRT ( et leur rapide disparition) le monde du MotoGP patauge dans ses contradictions et ses velléités d’abaisser le coût de la compétition sans vraiment convaincre. Pour l’instant cela ressemble fort à un programme de gouvernement que l’on connaît bien : un coup de barre à droite, un coup de barre à gauche, un pas en avant, trois pas en arrière !
Thierry Leconte