Elite MX : Sébastien Pourcel (MX1) et Valentin Teillet (MX2), Champions de France 2012
L’étape finale du Championnat de France Elite revient à Sébastien Pourcel (Kawasaki 450 KXF), le 27 mai 2012, à Gaillac Toulza. Un succès qui l’assure des titres MX1 et International devant Cédric Soubeyras (Honda 450 CRF). Valentin Teillet (Kawasaki 250 KXF) décroche celui du MX2.
Sébastien Pourcel (CP377 Kawasaki) et Valentin Teillet (Bud Racing Kawasaki n°37) sont les dignes successeurs de Xavier Boog (MX1) et Nicolas Aubin (MX2) au palmarès du championnat de France Elite. |
Une semaine avant LE grand rendez-vous hexagonal, le Grand Prix de France de Saint Jean d’Angély, le Championnat de France Elite a connu son dénouement en Haute-Garonne.
Un trône pour deux
Comme pressenti, le verdict en MX1 (et en Inter) n’a été rendu qu’au cours de l’ultime course de la saison. Grâce à sa victoire en Super Finale, Sébastien Pourcel remporte l’épreuve (3e/1er) et les couronnes nationales. Une bien belle récompense pour le pilote CP377 Kawasaki Monster Pro Circuit qui, rappelons-le encore, sort de deux années de galères physiques.
Si seul le nom du vainqueur figure au palmarès, il serait dommage tout de même d’oublier son brillant rival, Cédric Soubeyras. Les deux hommes ayant maintenu le suspense jusqu’au bout et de fait, donné tout son intérêt à une série boudée par la majorité de nos top pilotes.
Si le sociétaire Honda HDi admet volontiers cette défaite et une vélocité supérieure à son adversaire, on peut tout de même affirmer que lui aussi aurait mérité d’être consacré. Par humilité, l’Avignonnais met aussi ses victoires sur le compte des fautes commises par son adversaire mais on serait tenté de lui répondre qu’il fallait savoir saisir les occasions.
Au départ de la dernière manche 2012, Cédric avait justement repris l’avantage (+ 3 pts) au profit de ce scénario (victoire tandis que Pourcel chutait). Mais, à son tour, il a commis une erreur en tapant un poteau, l’handicapant musculairement pour le reste de la Super Finale (4e).
Dire que ce choc a scellé le championnat paraît réducteur d’autant que Pourcel, leader, creusait l’écart à ce moment là et s’envolait vers le titre. Il n’empêche qu’en disposant de tous ses moyens, Soubeyras aurait pu maintenir un semblant de pression sur lui et qui sait ce qu’il se serait passé alors.
D’aucuns pourront critiquer aussi la présence d’Anthony Boissière à ce moment du championnat, et qui a servi d’arbitre, prenant des points à l’un et l’autre. Mais, si on fait abstraction de sa participation (en préparation du GP de France), les résultats obtenus aboutissent à la même issue. Alors, pas de quoi se révolter.
On a tellement répété que les pilotes de pointe avaient déserté l’Hexagone qu’on ne va pas s’amuser à faire fuir les rares exceptions. Au contraire, la prestation de l’officiel TM (2e/3e) n’a fait que relever le niveau et donner plus de crédits aux autres performances tout en soignant le spectacle.
Un spectacle auquel a bien contribué aussi Milko Potisek (4e/2e). Quatrième du général (MX2/MX1), l’équipier de « Soub » chez Honda HDi termine fort l’Elite 2012. De quoi, en tout cas, lui faire regretter un peu plus son absence sur blessure des premières échéances. Nul doute que côtoyer le pack du Mondial MX1 est plus que bénéfique pour le vice Champion du Monde MX3 2011. Le Casselois avait largement le niveau de compléter le podium final de la catégorie.
Pour cela, il lui faudra attendre 2013, la troisième place du championnat MX1 revenant finalement à Loïc Léonce (6e/10e), auteur d’une saison fort régulière. Une solidité suffisante pour le pilote Yamaha ADSL dans la hiérarchie de la cylindrée mais qui ne lui permet pas de contrer Valentin Teillet (1er MX2) au classement International.
Un titre dans la douleur
Très serrée également (1 point d’écart) avant d’arriver dans la région toulousaine, la lutte pour le titre MX2 n’a pas tenu les mêmes promesses. La faute à un Valentin Teillet diminué mais toujours au-dessus du lot (1er/8e) et à un Maxime Desprey bien trop contrarié par des entames de course médiocres (3e/ 14e).
Si le pilote Rockstar Bud Racing Kawasaki atteint son objectif plus facilement que Seb Pourcel, il a certainement été plus combatif, par contre. Non pas que la pression était forte mais parce qu’il a roulé avec la douleur. Encore ce fichu poignet touché au Mexique ! Le Vendéen confessa même « n’avoir jamais autant souffert en course ». Et les blessures, sans vouloir être méchant, ça le connaît !
Au final, ce sacre est plus que mérité tant le dossard n°37 a dominé la saison (8 fois meilleur pilote MX2 sur 10 manches disputées). Plus que mérité aussi pour les frères Dassé qui investissent énormément dans le team. La récompense suprême pour eux aurait été le doublé avec Dylan Ferrandis mais lui aussi a connu son lot d’aléas. Le Sudiste n’a pu montrer son talent que ponctuellement comme à Gaillac (5e de la Super Finale et premier MX2).
Maxime Desprey n’est donc jamais parvenu à gêner directement le futur champion. Peut-être a-t-on trop attendu trop vite de ce jeune pilote après ses bonnes prestations de Sommières et Dardon Gueugnon ? Sans doute mais le pilote Monster Kawasaki NGS avait démontré qu’il avait la vitesse pour bien figurer. Réaliser de bonnes sorties de grille reste son grand chantier. Et il en aura besoin au moment d’aborder le championnat d’Europe MX2, l’autre but principal de sa saison (7e en 2011).
Un objectif qu’il partagera en fait avec quelques autres animateurs de l’Elite MX2 comme Arnaud Aubin (vainqueur de la manche MX2 à Plomion) ou Benoît Paturel (2e de la manche MX2 à Gaillac). Eux aussi auront droit au soutien populaire de Saint Jean d’Angély, l’EMX2 prenant son envol dès ce week-end des 2 et 3 juin.
Signalons, enfin, que Loïc Larrieu (Husqvarna Ricci Racing) conserve le troisième rang du classement final MX2. Un résultat loin d’être anodin pour le Sétois se débattant au guidon d’une machine de moins en moins compétitive (6e/15e) et dans un climat tendu au sein du team.
Perspectives (mo)roses ?
L’Elite MX 2012 est à présent terminé. On se souviendra qu’il a couronné deux beaux Champions et offert de très belles explications au cours des diverses manches. Le seul regret qu’on puisse avoir, sans vouloir donner dans la rengaine, est bien sûr le manque d’assiduité de nos meilleurs éléments. Les présences de Boog et Paulin (Kawasaki Racing Team) à Romagné, celle de Boissière à Gaillac sont fort louables mais loin d’être suffisantes. Quel avenir peut-on envisagé pour cette compétition sans leur retour ?
La riche dotation financière du championnat 2012 - censée attractive - a demandé encore plus d’efforts aux clubs organisateurs pour qui l’équilibre budgétaire passait par l’affluence public. Or, pour faire déplacer ces spectateurs, rien ne remplace la présence de têtes d’affiche et des lignes de départ garnies.
Alors, que faut-il faire pour appâter les protagonistes ? Augmenter encore les primes ? A priori, ce n’est pas l’élément moteur à leur inscription. Aménager le calendrier avec des épreuves hors saison mondiale ? Mais là encore, qui dit que les ténors s’engageront par peur de se blesser avant le premier GP ou par besoin de repos après une longue campagne ? Il n’existe aucune assurance.
Seule certitude, dans l’état actuelle, les clubs ne résisteront plus encore très longtemps. Ou alors à coup de subventions réévaluées, ce qui n’est pas franchement la tendance. Pas très optimiste tout cela ! A moins qu’un gros sponsor-titre ne revienne avec, par exemple, des « energy drink dollars » et n’oblige les pilotes qu’il soutient à s’aligner. On en connaît un. On peut toujours rêver !
– Classement de la manche Elite MX2 Gaillac Toulza 2012
– Classement de la manche Elite MX1 Gaillac Toulza 2012
– Classement de la Super Finale Elite Gaillac Toulza 2012
– Classement général Elite MX2 Gaillac Toulza 2012
– Classement général Elite MX1 Gaillac Toulza 2012
– Classement général Elite International Gaillac Toulza 2012
– Classement final Elite MX2 après Gaillac Toulza 2012
– Classement final Elite MX1 après Gaillac Toulza 2012
– Classement final Elite International après Gaillac Toulza 2012
David Morin