GP d’Europe : Les jeux sont faits pour Antonio Cairoli (MX1) et Jeffrey Herlings (MX2)

Antonio Cairoli et Jeffrey Herlings, les pilotes Red Bull KTM, sont, enfin, titrés. Non pas que le suspense fut insoutenable au cours des dernières échéances. C’est plutôt l’attente d’une issue - quasi certaine - qui était interminable tant leurs dauphins respectifs ont semblé impuissants à leur mettre la pression.

En fait, les deux hommes ont tellement dominé la saison qu’il aurait été presque injuste que les sacres ne leur reviennent pas.

Duel franco-français pour une place sur le podium final MX1

Décrocher un titre mondial devant son public est toujours quelque chose de particulier et de rêver dans la carrière d’un sportif quel qu’il soit, quelle que soit sa discipline.

Mais lorsqu’on s’appelle Antonio Cairoli et qu’on est en passe d’être intronisé pour la sixième fois, la première à domicile, cela prend une proportion toute autre.

L’Italien avait le devoir national de se montrer impérial, d’être titré devant les tifosi avec panache. Déjà qu’il n’en manque pas en temps normal, imaginez alors dans ce contexte si spécial !!!!

Le Sicilien s’est acquitté de sa tâche (1er/1er) avec plaisir mais non sans difficulté. La « faute » à un Christophe Pourcel très accrocheur et qui l’a gardé en ligne de mire, les deux manches durant.

Il semble donc que le retrait prématuré dans le sable de Lierop fut bien salutaire et qu’on ait trouvé, du côté du Sudiste, en une semaine, le remède adéquat à la blessure. Grâce à ce résultat (2e/2e), le pilote CP377 Monster Kawasaki recolle à Gautier Paulin (7e/3e), son compatriote du team Kawasaki Racing.

Avec six points d’écart, l’ultime double confrontation de la saison va garder un intérêt tout particulier pour nous, Français. Un bonne nouvelle pour tous car même la course à la deuxième place s’est interrompue, en faveur de Clément Desalle (3e/4e, Rockstar Suzuki), troisième du GP.

La lutte pour la dernière marche du podium s’annonce donc serrée face à un Pourcel de ce niveau. Mais encore faut-il que son adversaire ne se loupe pas comme en manche 1. Les mauvais départs, les erreurs de pilotage seront à proscrire sous peine de défaite.

Il faudra nécessairement un grand Paulin. D’autant plus si le cadet des Pourcel peut compter sur l’aide de son aîné, Sébastien, auteur d’une excellente prestation à Faenza (victoire en qualif et les deux holeshots).

Enfin, il ne faudrait pas oublier Ken De Dycker (Red Bull KTM). Un observateur, certes, à bonne distance comptable (24 pts) mais capable de coiffer les deux tricolores sur le fil, s’ils partent simultanément à la faute. Surtout à Teutschenthal, un circuit qui lui réussit assez bien d’ordinaire (victoire en 2010).

Et puis, qui sait, si besoin est, si Tony Cairoli ne va pas lui renvoyer l’ascenseur pour tous les services rendus au cours de l’année.

La plus mauvaise place comme ultime enjeu en MX2

Tout aussi annoncé, le sacre de Jeffrey Herlings est intervenu au pénultième Grand Prix de la saison. Et lui aussi n’a pas roulé petit bras. Par respect pour le public, par respect pour ses adversaires aussi, le Hollandais n’a eu aucune pitié pour dérocher la victoire dans chaque manche.

L’officiel KTM inscrit un premier titre majeur à son palmarès. Un titre qui ne devrait pas rester unique car, à moins d’un déclic parmi ses rivaux, on voit mal qui pourra le chahuter en 2013 s’il garde ce niveau, et toujours en MX2

Si le Batave est désormais libéré de ses obligations, ce n’est pas encore le cas de Tommy Searle (2e/2e), à distance de fusil - longue portée - de Jérémy Van Horebeek (3e/3e). Même s’il faudrait une grosse déconvenue du pilote Floride Monster Kawasaki, cela reste jouable pour le Belge (42 unités de retard).

Le seul et vrai suspense va résider dans l’attribution de la quatrième place finale entre Jake Nicholls et Jordi Tixier. Même si l’Anglais est devant pour l’instant (avec huit points d’avance), la bonne dynamique est du côté français. Le Francilien s’est montré beaucoup plus efficace en Italie (5e/4e), notamment en résistant à Zach Osborne, bien loin devant le pilote Nestaan KTM Martens (7e/13e).

Faenza a même, de manière globale, plutôt bien réussi à nos compatriotes. Romain Febvre (9e/5e), Valentin Teillet (10e/6e) et Loïc Larrieu (8e/9e) se sont placés dans le top 8 du classement général. Devant Nicholls d’ailleurs !

Allez, un beau geste, Messieurs ! Entre Français, un peu de solidarité patriotique envers Jordi ! Remettez-nous ça lors de la dernière épreuve, en Allemagne !

La très bonne - l’excellente - surprise de ce week-end transalpin a été sans conteste Loïc Larrieu, remplaçant de Roelants au guidon de la seconde machine du team Floride Kawasaki.

Ecarté du Mondial MX2, en cours de saison, par le team Husqvarna Ricci, pour manque de résultats (certains n’ont peur de rien !!!), le Sétois a donné la plus belle des réponses. Il a prouvé à tous – et aux décideurs, on l’espère – qu’avec une moto fonctionnant, il avait toujours sa place (voir plus que d’autres !).

Seule ombre au tableau tricolore : la fracture du fémur de Dylan Ferrandis (Rockstar Kawasaki Bud Racing). C’est un vrai sale coup pour le jeune homme qui sait déjà que sa préparation pour 2013, une saison qui devait lui permettre de s’affirmer, va être perturbée. Bon courage à lui pour les semaines à venir.

Rendez-vous donc à Teutschenthal, les 22 et 23 septembre prochains, pour la dernière étape du Mondial MX qui ne sera sûrement pas dénuée d’intérêt. Les Champions désignés, il reste encore quelques luttes pour des places d’honneur. Et surtout, l’épreuve germanique sera l’occasion de revoir le Champion du Monde MX2 2011, Ken Roczen (KTM), mais cette fois, en MX1. L’affrontement face à Cairoli vaudra son pesant d’or.