GP du Mexique MX1 : « L’exotisme » réussit à Antonio Cairoli

Piste inondée comme solution à la poussière et au boycott de la manche qualif, pilotes locaux jouant les chicanes mobiles, voilà à quoi les pilotes du Mondial MX1 se sont confrontés au Mexique. Pas sûr que l’épreuve reste dans les annales de la discipline, ou alors pour de mauvaises raisons.

Heureusement que les acteurs principaux savent passer outre, ce qui a permis d’assister à des courses assez animées et intéressantes.

Malgré ces « contrariétés », Antonio Cairoli (Red Bull KTM) ajoute une nouvelle ligne à son palmarès en remportant le classement général de l’évènement (1er/3e). Le Champion du Monde en titre déclarait même avoir pris du plaisir sur cette piste.

Pas certain que ce soit le cas de tous ! A commencer par Clément Desalle (Rockstar Suzuki), pourtant deuxième de ce Grand prix (2e/2e). Alors qu’on le sentait capable de mieux, le Wallon a joué la prudence, peu à l’aise sur ce circuit piégeux par endroits comme un tracé de sable.

Derrière, comme bien souvent, lorsque les conditions se durcissent, on retrouve les costauds comme Ken De Dycker (Red Bull KTM) ou Tanel Leok (Rockstar Suzuki). Quatrième (3e/5e), le grand Flamand démontre encore qu’il est plus qu’un remplaçant de Max Nagl au sein du team autrichien. Quant à l’Estonien, le cinquième rang du général (6e/6e) prouve que sa jambe le gêne de moins en moins. Une bonne nouvelle aussi pour son équipier Desalle qui pourra peut-être bientôt compter sur son aide dans la course au titre.

Dommage, par ailleurs, qu’Evgeny Bobryshev (Honda World Motocross) ait dû déclarer forfait (bronchite). Dans de telles conditions, le Russe aurait sans doute fait parler de lui à l’image de David Philippaerts (Monster Yamaha Rinaldi).

Pas à la fête depuis le début de saison, le World Champ’ MX1 2008 s’est réveillé à un moment pas si anodin que cela. En effet, l’Italien se reprend juste avant d’aborder le GP du Brésil, son dernier et seul succès en 2011. A sa régularité, l’officiel Yamaha a associé une belle vitesse lui permettant de remporter la deuxième manche. Sans sa chute avec Shaun Simpson (Monster Yamaha Bike-It Cosworth) dans le premier débat, il aurait pu viser autre chose que la dernière marche du podium (10e/1er).

C’est quand même une bouffée d’oxygène pour Yamaha Rinaldi alors que Steven Frossard, le fer de lance du team, a très vite renoncé à cause d’un nouveau choc sur son genou meurtri. Son retour plutôt rapide en compétition, et en haut des classements, était bien utopique. Maintenant que l’objectif du titre - et du podium final - s’est évanoui, ne serait-il pas plus sage, pour lui, de suspendre son engagement, le temps de se soigner ?

Globalement, on peut affirmer que ce GP n’a pas vraiment souri aux Français. Le meilleur d’entre eux s’avérant être Xavier Boog, sixième. Et encore, l’officiel Kawasaki Racing, lui-même n’a pas été épargné avec une implication involontaire dans la chute Simpson/Philippaerts (8e) et un coup de chaud en manche 2 (7e).

Auteur des deux holeshots et leader temporaire de chaque course, Christophe Pourcel (Monster CP377 Kawasaki Pro Circuit) a été loin de recueillir les fruits de ses efforts. La faute, principalement, à un filet (délimitant la piste) embarqué dans la roue arrière, en fin de première confrontation. Après deux excellentes prestations lors des deux derniers rendez-vous, c’est un petit coup d’arrêt coûtant cher en points.

Un constat valable aussi pour Gautier Paulin, deuxième du provisoire MX1 en arrivant au Mexique, mais pour des raisons inhérentes à la mécanique uniquement. Quatrième du premier affrontement, l’officiel Kawasaki Racing s’est vu contraint d’assister au second round comme simple spectateur, la faute à une machine refusant tout service juste avant le départ. Inutile de vous préciser que cela ne fait absolument pas ses affaires au classement du championnat.

Au final, le grand bénéficiaire de cette « atypique » escale mexicaine, vous l’aurez compris, est Antonio Cairoli qui creuse un peu plus l’écart (29 pts sur Desalle). Pendant que ses rivaux fautent les uns après les autres, lui reste aux avant-postes. Etait-ce le premier tournant du championnat avec les ennuis des pilotes tricolores ?

Même si en motocross, tout est possible, il semble que la réponse soit plutôt positive. Attention à ce que la virée latino-américaine ne tourne pas au cauchemar pour nos couleurs et cela, juste avant de bénéficier d’un support populaire à l’occasion du GP de France (2-3 juin).

Réponse dès le Grand Prix du Brésil, ce prochain week-end des 19 et 20 mai 2012, au Beto Carrero MX Park, à Penha (Côte Sud du Brésil).