Sébastien Gimbert : l’ambition faite homme.
Sébastien Gimbert, pilote officiel Yamaha, veut tout faire pour passer en championnat Mondial Superbike. Pour cela il veut décrocher la couronne de champion du monde d’endurance. |
En rejoignant le team de Christophe Guyot, cet hiver, Sébastien Gimbert avait un but bien précis : revenir au plus haut niveau. Pour cela le pilote de Besançon veut décrocher le titre de champion du monde d’endurance et prouver sa valeur en tant que pilote.
Pour ce faire il a quitté le confort rassurant de l’équipe de pointe de l’endurance : le Suzuki Endurance Racing Team (SERT) pour postuler chez Christophe Guyot. Cela tombe bien, les deux hommes poursuivent le même but. "Je veux devenir champion du monde pour ensuite postuler en championnat Mondial superbike".
Le haut niveau, Sébastien Gimbert connaît puisqu’il a roulé, trois ans en GP 500 de 1998 à 2000 "Mais à l’époque je n’avais pas le matériel qu’il fallait. J’ai préféré laisser tomber pour progresser en endurance ".
Sébastien Gimbert avoue aussi que d’être pilote officiel dans une écurie n’est pas toujours facile. " Dans une équipe officielle, quand le team gagne on met toujours la moto en avant. Mais quand le team perd, alors c’est de la faute du pilote" souligne Sébastien. "En quittant Suzuki, je voulais prouver que c’est surtout le pilote qui prime plus que la moto. De plus, je ne voulais pas être catalogué, pilote d’une marque, c’est pour cela que j’ai signé chez GMT 94, sur une Yamaha."
Beau challenge.
Sébastien Gimbert a un parcours des plus prestigieux en endurance, c’est le seul pilote à avoir été pilote officiel depuis ses débuts en 1999. A cette époque il roule avec William Costes et Jean Pierre Jeandat sur une 1000 VTR aux couleurs de Honda ELF. L’année suivante, il remporte les 24H du Mans avec Costes et Charpentier, toujours sur la bi-cylindres, enfin en 2001 il monte sur la deuxième place du podium de l’épreuve Mancelle avec Foret et Charpentier.
Les deux années suivantes il aligne les victoires au Mans, comme à la parade, au guidon d’une Suzuki officielle avec Nicolas Dussauge et Jean Michel Bayle.
Pour l’instant, Sébastien Gimbert a prouvé qu’il était toujours capable du meilleur puisque c’est lui qui signait les meilleurs chronos au SERT, notamment en 2003. Enfin à la première épreuve du championnat du Monde de Assen, c’est lui qui décroche le meilleur tour en piste en en 1’21’’925 soit à 54 millièmes de la pole, établie par ancien retraité des GP : Vincent Philippe sur la Suzuki officielle.
Enfin le fait de "voyager" de teams en teams lui permet d’accumuler de solides expériences « Chez Suzuki, j’ai eu de très bons rapports avec , Pascal, mon mécano et j’ai beaucoup appris sur les réglages du châssis d’une moto. Au GMT 94, j’ai découvert un autre mécanicien d’exception qu’est Michel Guerre, qui est plutôt un motoriste. Cela m’oblige à lui transmettre les bonnes infos pour la mise au point du moteur ».
Cette expérience il sait lui aussi la mettre au service de son team, puisque aux 24H du Mans c’est lui qui impose le changement de pneus à 3 heures du matin, et qui va permettre au GMT de revenir très fort sur la Suzuki N°1, puis de prendre la tête de course, jusqu’à 14H. « J’ai senti quelques gouttes de pluie et quand j’ai vu la position des drapeaux au virage du raccordement, j’ai su que la pluie allait arriver vite et drue, sur tout le circuit ».
Le pilote de Besançon anticipe l’arrivée de la pluie et rentre aux stands en demandant des pneus pluie. « Je suis reparti et pendant 10 tours j’ai attendu que l’averse se déchaîne. »
Au moment où des trombes d’eau se déversent sur le circuit, la Yamaha 94 reprend 10 secondes par tour à la Suzuki N°1, alors en tête. Mais le SERT parie que cette averse ne va pas durer, mal lui en prend car la pluie redouble d’intensité et Mathieu Lagrive équipé de pneus mixtes va à la faute.
Comme quoi expérience et flair joue aussi un rôle durant les courses de 24H.
Thierry Leconte