Fin de la piste pour une Légende
A 47 ans et demi, Gérard Jolivet a décidé que la 29ème édition des 24H du Mans sera la dernière pour lui en tant que pilote.
On ne verra plus le casque décoré aux couleurs du FC Nantes de Gérard Jolivet, après 25 participations au Bol et aux 24H du Mans. |
Gérard Jolivet mettra fin à sa carrière de pilote, lors de la 29ème édition des 24H du Mans, en avril 2006. Il aura, alors, à son actif 25 courses d’endurance au Bol et 25 participations aux 24H du Mans. Il met ainsi fin à sa « Légende vivante », surnom amical que lui ont donné certaines de ses connaissances.
Il est le seul à avoir un tel palmarès « Sans compter mes autres participations aux 24H de Spa, que j’ai dû faire 7 ou 8 fois ». Le Nantais n’est pas seulement un bon connaisseur des circuits français puisqu’il a aussi roulé sa bosse à Donington, Suzuka, Hockenheim, Monza, Jerez et Jarama. « J’ai eu aussi beaucoup de chance pour avoir roulé aussi sur le circuit du Paul Ricard et sur l’ancien circuit du Nurburgring, qui faisait à l’époque 23 km »
Des anecdotes, il en a à la pelle à raconter Gérard. Mais son sentiment principal après avoir accompli un quart de siècle en endurance est « que cette discipline s’est profondément professionnalisée, d’une part à cause de l’évolution fantastique des machines et des pneus ». Ainsi avant on pouvait s’engager en endurance avec une seule moto « maintenant c’est fini. Si tu veux faire un résultat tu as intérêt à avoir deux machines ».
L’accès à cette discipline est aussi devenu plus dur pour les débutants « Avant on pouvait se permettre de courir et ensuite de rechercher des sponsors. Maintenant il faut avoir un budget conséquent avant même de rouler sur le circuit.(Compter 3000 euros sans les motos). Par ce qu’on a multiplié les trains de pneus (Pluie - mixte -slicks) et donc multiplié le nombre de jantes. » De même le budget pneus a explosé, « puisque pour faire une course d’endurance, il faut quand même compter entre 25 à 30 pneumatiques ».
De même, à l’époque les pilotes ne prenaient pas l’endurance pour une vraie discipline et il était facile de trouver un guidon. Désormais « il faut avoir fait des résultats en promosports ou en Open, pour être pris, même dans un team modeste ».
Semi-retraite
Bien entendu si Gérard arrête sa carrière de pilote, c’est pour mieux se consacrer à celle de team manager et de coach.
« En endurance je vais monter un team qui va s’appeler « Sport Moto Nantes 44 » qui devrait voir le jour pour l’édition des 24H du Mans 2007. Avec mes annonceurs perso et l’aide de « Moto rep » j’espère dégager un budget suffisant pour aligner une moto ». Gérard est optimiste car « Dans la région de Nantes il y a une vraie émulation entre les différents magasins qui engagent des motos au Mans ou au Bol. Et leurs clients suivent cela de très près ». Preuve de l’engouement de cette discipline dans cette région.
Enfin il aura les fonctions de coach ou de conseiller auprès de nombres de pilotes de sa région. Pour preuve ils étaient pas moins de 16 pilotes présents aux engagés aux Coupes promosports du Mans.
« C’est vrai que je suis très sollicité par ceux qui veulent se lancer dans l‘aventure et cela me plaît bien de transmettre une partie de mon expérience » conclut-il.
Avant de refermer, presque définitivement la page, car Gérard sera quand même présent au Bol d’Or classic ou se verrait bien en train de faire le Moto Tour. N’a-t-il pas un regret ?
« Je n’ai jamais couru à Daytona et je n’ai jamais roulé au Tourist Trophy » avoue-t-il.
Ce vétéran a déjà aidé la génération montante à prendre la piste. Pour preuve ils étaient 16 pilotes de la région Nantaise à l’entourer aux Coupes promosport du Mans en juillet 2005. |
Thierry Leconte