Les malheurs de Searle et Herlings font le bonheur de Roelants à Kegums
Premier succès mondial de Joël Roelants (Kawasaki 250 KXF n°34) à l’occasion du GP MX2 de Lettonie, le 15 juillet 2012, à Kegums, devant les KTM 250 SXF officielles de Van Horebeek et Tixier. Les trois équipiers modèles ont profité, pour cela, des aléas affectant leurs leaders Jeffrey Herlings (Red Bull KTM) et Tommy Searle (Floride Monster Kawasaki).
Atteint par la limite d’âge en MX2 (23 ans), Joël Roelants (Kawasaki n°34) a remporté son premier succès en championnat du Monde pour sa dernière saison dans la cylindrée. |
La piste vicieuse de Kegums (50 km au Sud-Est de la capitale Riga) a été le théâtre d’un des tournants de la saison MX2. Mécaniques et pilotes n’ont pas été à la fête.
Comme en Suède avec Cairoli (en catégorie MX1), le sort s’est acharné sur un des prétendants au titre. Mais cela est loin de relancer complètement le suspense car la malchance s’est abattue sur le chasseur, en la personne de Tommy Searle.
Mission impossible
Et pourtant, tout se présentait pour le mieux dans le clan Kawasaki à l’orée du Grand Prix letton. Searle était revenu à 16 points d’Herlings au provisoire. Et ce dernier occupait une mauvaise place derrière la grille suite à son abandon en manche qualificative (pneu déjanté).
Pour l’officiel Vert, la mission était simple : prendre la tête (et la conserver). Qu’importe alors le résultat de son rival « oranje », l’Anglais reprendrait au minimum six unités et reviendrait à dix longueurs. Pression pour l’un, surmotivation pour l’autre, la fin du championnat s’annoncerait fantastique à suivre.
Hélas, la machine s’est grippée. La machine au sens premier du terme (durit d’huile arrachée en manche 1 puis pneu déjanté – encore un ! - dans la suivante). Bien parti à chaque fois, le British a de quoi être effondré. Ce double abandon vient anéantir tous les efforts faits précédemment pour effacer un retard dû principalement à un résultat blanc (manche 1 à Fermo).
Seule lueur d’espoir, Herlings a aussi abandonné dans la seconde course (moteur) et les dégâts sont donc moindres (41 pts). Mais, là encore, le Hollandais s’est montré plus chanceux que son adversaire, scorant malgré son arrêt (2e/18e). De quoi alourdir un peu plus la chape de plomb sur les épaules de Searle.
Le championnat est-il joué pour autant ? Disons simplement qu’il est bien mal embarqué à six épreuves de la fin. Sans souhaiter pareille déconvenue au leader actuel, il est vrai que le challenge du pilote Floride Monster apparaît fort ardu à relever sans « coup de pouce ». Maintenant, comme le dit l’adage : « En sport mécanique, tout peut arriver tant que le drapeau à damier n’est pas tombé ». Mais que cela va être compliqué !
Le bal des lieutenants
Habitués aux places d’honneur, les équipiers de ces deux têtes d’affiche ont trouvé, là, une occasion rêvée de cueillir les lauriers du succès.
Joël Roelants (Floride Monster Kawasaki) a été jusque là le seul à chiper une manche (Sevlievo) aux deux ogres de la cylindrée. Il est alors, quelque part, légitime que la victoire au général lui soit revenue. D’autant que le Belge a confirmé qu’il a – enfin - complètement récupéré de son trauma crânien de Fermo, fin avril. Très à l’aise malgré les pièges du tracé, patient quand il a fallu, on a retrouvé le Roelants incisif du début de saison (1er/2e).
Pour autant, et hors résultats bruts, Jérémy Van Horebeek s’est montré tout aussi digne de l’emporter, voir un peu plus. Vainqueur de la manche qualif, vainqueur de la seconde manche, le Flamand du team Red Bull KTM a, sans doute, laissé filer le GP dans un accrochage dans le premier débat (3e). On peut comprendre alors la pointe de frustration chez ce dernier.
Avec sa forme actuelle et sans ennui mécanique, « The Jerre » s’installe presque définitivement comme le troisième homme de la série. On voit mal comment il pourrait descendre du podium final MX2. Reste pour lui, qu’avant de quitter la cylindrée et monter en MX1, trouver l’occasion de garnir son palmarès et « égaliser » face à son compatriote ne serait pas anodin pour la hiérarchie belge.
En marge du Mondial, et même si le temps n’est pas encore à y songer, se profile à l’horizon le Motocross des Nations en Belgique (Lommel, les 29 et 30 septembre 2012). Et la sélection dans la cylindrée se jouera clairement entre eux.
Tout élément glorifiant pourrait prendre une certaine importance tant, au niveau pilotage dans le sable, il est très difficile de les départager.
Premier podium pour Jordi Tixier
Red Bull KTM contre Floride Monster Kawasaki. Les pilotes de chaque team n’ont de cesse de truster les podiums depuis le premier rendez-vous à Valkenswaard. Alors, retrouver Roelants et Van Horebeek n’est pas une énorme surprise en soit. Le podium de Jordi Tixier (4e/3e) est, par contre, tout autre et vient récompenser le cumul d’excellentes prestations, cette saison. Sa régularité paye enfin. Que de progrès réalisés depuis l’obtention du statut de pilote officiel !
Après Dylan Ferrandis en Suède, il est plus que normal que le dernier venu sous l’auvent autrichien officiel obtienne enfin un trophée. Non pas que le pilote Rockstar Kawasaki Bud Racing le méritait moins. Loin de là. Mais la constance du Parisien aux avant-postes appelait davantage ce genre de sanction honorifique. Et il aurait été très dommage qu’il n’y accède pas avant la fin de saison.
De plus, sans vouloir brûler les étapes, ce genre de performances ne peut être que bénéfique pour la confiance du Francilien afin de préparer 2013 où les objectifs seront forcément revus à la hausse. Après un top 5 cette année, le minimum demandé par son employeur sera un top 3 final. Se décharger alors de l’obsession d’un premier podium sera, sans conteste, un plus.
Le Champion d’Europe 125 cm3 2010 a tous les atouts en main pour devenir le prochain chef de file tricolore en MX2. Et succéder à Marvin Musquin (Champion du Monde MX2 2009 & 2010) dans un avenir proche.
En attendant cet hypothétique futur radieux, la prochaine étape inédite en Russie se profile dès ce prochain week-end des 21 et 22 juillet. Une proximité dans le temps qui permettra à Tommy Searle de ne pas trop ressasser sa déveine. Le fighting spirit n’est pas un vain mot chez lui et il y a fort à parier que le Britannique le démontrera à cette occasion.
– Classement de la manche qualificative MX2 Kegums 2012
– Classement de la 1ère manche MX2 Kegums 2012
– Classement de la 2e manche MX2 Kegums 2012
– Classement général MX2 Kegums 2012
– Classement provisoire MX2 après Kegums 2012
David Morin