GP MX1 de Lettonie : La riposte d’Antonio Cairoli n’a pas tardé
Antonio Cairoli (KTM 350 SXF n°222) a repris son rythme habituel en avant en remportant le Grand Prix de Lettonie, à Kegums (14 et 15 juillet 2012). Le constructeur autrichien fait main basse sur le podium MX1 grâce aux prestations de Ken De Dycker (KTM 450 SXF) et Kevin Strijbos. Déconvenue relative pour les autres prétendants au sacre mondial.
Antonio Cairoli (Red Bull KTM n°222) a très vite retrouvé sa position privilégiée au championnat : la première. L’Italien décroche en Lettonie son cinquième Grand Prix de la saison. |
C’est devenu assez rare pour le signaler mais, pour une fois, la catégorie MX1 nous a laissé sur notre faim en terme d’intensité, à l’occasion de la visite en Lettonie. Il faut bien avouer que la piste sablonneuse en surface et compacte en profondeur a refroidi pas mal d’acteurs et provoqué bon nombre de chutes sans conséquences fâcheuses, heureusement.
Antonio Cairoli en rouge
La seule, mais importante, information à retenir du week-end balte est qu’Antonio Cairoli a repris sa marche en avant et la tête du Mondial MX1 après le cauchemar d’Uddevalla. Nous le prédisions - sans trop nous aventurer – au sortir de ce Grand Prix de Suède, la réaction du triple Champion du Monde MX1 (2009, 2010, 2011) ne s’est pas faite attendre.
L’Italien a remis les pendules à l’heure en remportant l’épreuve de Kegums (1er/2e) malgré une belle frayeur dans une chute - sur une des tables du circuit - qui aurait pu mal se terminer. Frayeur double même et suraccident évité de justesse lorsque Gautier Paulin a eu le reflex de changer sa trajectoire en vol et atterrir à côté.
Si le pilote Red Bull KTM récupère la plaque rouge de leader, c’est aussi avec l’aide du précédent détenteur, Clément Desalle. Fort brouillon dans son pilotage, l’officiel Rockstar Suzuki est passé à côté de sa course (7e/4e).
Etait-ce la pression de mener le championnat ? C’est fort peu probable car le Belge a déjà occupé cette position et, mine de rien, il participe à sa sixième campagne mondiale. De plus, l’écart de points étant très faible entre eux (3 pts), sans compter Christophe Pourcel et Paulin à l’affût, le temps était plus à l’attaque qu’à la gamberge.
La raison est surtout à chercher du côté de la piste elle-même car, de tous les pilotes de talent du peloton, le Wallon n’a vraiment pas été le seul à fauter et à ne pas apprécier ces conditions. Il suffisait de voir l’arrière de sa 450 RMZ se balader au gré des pièges pour comprendre qu’il s’agissait plus de survivre que de partir à l’abordage.
Un sentiment certainement partagé par le team CP377 Monster Kawasaki et son chef de file, Christophe Pourcel. Déjà pénalisé par une mauvaise manche qualificative (25e, chute au départ avec son frère Sébastien et Xavier Boog entre autres), le Français s’est montré très prudent (9e/12e). Evidemment, l’opération n’est pas fructueuse dans l’optique du titre mais, au moins, il reste entier.
Celui qui a le mieux limitait la casse a été Gautier Paulin. Le pilote Kawasaki Racing s’est montré fort régulier (4e/6e) à défaut de jouer la gagne et prend la cinquième place du classement du GP devant Desalle. Distancé lors du dernier rendez-vous, en Suède, le Sudiste recolle au trio de tête. Ou plutôt au duo derrière Cairoli.
Vague orange
Ces erreurs ont permis d’accueillir d’autres visages sur le podium de l’épreuve. Réussissant enfin ses entames de manche, Ken De Dycker a, lui, trouvé les traces pour occuper les avant-postes de chaque manche (2e/3e). Mais jusqu’à une certaine limite… nommée Cairoli.
Parfait équipier, le Flamand a pris soin de ne surtout pas devancer son leader même s’il avait les moyens de faire mieux. En voilà un qui ne cherche pas à être Calife à la place du Calife ! Il l’a déjà démontré au cours des précédentes échéances et connaît parfaitement son rôle dans le team autrichien.
Toujours placé depuis le début de saison, Kevin Strijbos s’est invité sur la dernière marche du podium letton (10e/1er), permettant à KTM de réaliser un triplé au passage. Profitant de la chute de Cairoli, le sociétaire du team KTM HM Plant s’est même offert la victoire en seconde manche. Un résultat qui ne lui était plus arrivé depuis - ouh la !!! - Lierop 2007 mais qui récompense son travail et conforte un peu plus son mental. Un élément qui n’a pas toujours été son point fort.
L’objectif d’intégrer le top 5 final est plus que jamais d’actualité pour lui. Une tâche qui s’annonce compliquée face, notamment, à De Dycker et, on l’espère Boog (Kawasaki Racing Team), mais qui n’est sûrement pas inaccessible. Rappelons-nous tout de même que le garçon a décroché, par le passé, deux places de vice Champion du Monde MX1 (2006 et 2007).
La principale victime de cette victoire rompant des années de disette s’est nommée Rui Gonçalves. Enfin épargné par les gênes physiques, le Portugais échoue au quatrième rang du jour (3e/5e), à égalité de points avec le Belge. Un « réveil » qui tombe au meilleur moment pour le Portugais qui ne devrait pas être reconduit dans le team officiel Honda, et alors qu’on commence à parler contrat pour 2013.
Les prochaines étapes s’annoncent, pour cette raison, palpitantes car, en plus de la lutte en tête, beaucoup chercheront à s’illustrer dès le GP de Russie, les 21 et 22 juillet. Les bons guidons risquent d’être chers la saison prochaine, d’autant que vont débarquer quelques pointures du MX2. De quoi saliver par avance à l’idée que le relatif ennui de Kegums ne se renouvelle pas.
– Classement de la manche qualificative MX1 Kegums 2012
– Classement de la 1ère manche MX1 Kegums 2012
– Classement de la 2e manche MX1 Kegums 2012
– Classement général MX1 Kegums 2012
– Classement provisoire MX1 après Kegums 2012
David Morin