Road Racer : le livre de Michael Dunlop
Michael Dunlop est le seul pilote du Tourist Trophy a avoir écrit un livre sur son expérience de « Road racer », qui a été traduit en français. Son sous titre « J’ai ça dans le sang » donne la mesure de sa volonté.
Le livre de Michael Dunlop est le seul (traduit en français) où un pilote spécialiste du road-racing ( une discipline inconnue chez nous) se livre pour la première fois.
|
Il y a un livre que personne n’attendait et c’est bien celui de Michael Dunlop. Son titre court « Road Racer » ( pilote sur route) montre son étendue et sa limite. En effet Michael Dunlop est un pilote spécialisé dans les courses sur route et dans celle qui représente le Nirvana pour lui : le Tourist Trophy.
Ne cherchez pas d’effet littéraire dans ce bouquin, ni de citations pour l’éternité. Non. Michael écrit comme il parle c’est brut de décoffrage. Enfin même si on peut penser que Michael a la grosse tête, à cause de son attitude de fonceur, il est très lucide sur lui même. Une phrase que j’ai retenu dans son bouquin « le maillon faible se trouvait entre mes deux oreilles ». Grosso modo Michael fonce d’abord et se pose les bonnes questions ensuite.
Michael aura peut être une destinée hors du commun, comme pilote du Tourist Trophy. Il rejoindra peut être son oncle Joey, au firmament, lui qui détient 26 victoires sur l’Ile de Man. Record jamais égalé en 2017.
Mais s’il y a une date qui est a marquer au fer rouge pour Michael Dunlop, c’est bien celle du 15 mai 2008, quand il assiste à la mort de son père Robert Dunlop au North West 200. Est ce une façon de rebondir ? Mais deux jours plus tard il remporte l’épreuve 250 cm³ !!
Par la suite, sa seule volonté est bien d’arriver au plus haut niveau. Et pour lui cela se résume en deux mots : Tourist Trophy. Car Michael Dunlop est un pilote originaire d’Irlande du Nord et celle-ci a révélé quantité de pilotes « road -racer » à commencer par Joey Dunlop et son frère Robert, le père de Michael.
Michael ne fait pas dans la dentelle
Avec ce livre de « confidences » on apprend que Michael est brut de décoffrage. Et qu’il est capable de faire des queues de poisson ...à 240 km/h, suite à l’attitude anti sportive d’un pilote. Cela s’est d’ailleurs terminé à coups de poings rageurs assénés à ...Cameron Donald !
La communication n’est pas le fort de Michael Dunlop, on apprend dans son bouquin, pourquoi il a quitté Honda fin 2013, tout le monde à l’époque et cybermotard le premier en a conclu à un caprice de diva. Alors que le pilote de Ballymoney avait remporté sa première victoire en superbike en 2013 avec Honda, en devançant une autre star : John Mc Guiness !
En fait on apprend dans le bouquin, que John Mc Guiness, le pilote star de l’époque, ramassait la galette. Ses co-équipiers, cad Michael devait se contenter des miettes ! Selon lui les « revenus de (Mc guiness) étaient colossal ! . Je ne demandais pas la même chose que lui, mais au moins un petit coup de pouce ! »
Toujours dans la même veine, Michael Dunlop confie que son envie de « raccrocher les gants » est bien intervenue fin 2013. La raison ? La maison de sa maman « Louise » a été saisie par les banques après des investissements hasardeux de Robert Dunlop.
Son désarroi a été tel que « Je n’ai jamais parlé à qui que ce soit de ce que j’étais en train de vivre ». En effet l’image du père détruite – car décédé dans des circonstances dramatiques - et la vision de sa maman sans toit au dessus de la tête l’ont presque achevé. Michael courtisé par maintes équipes à a laissé son téléphone sonner sans jamais répondre.
Le seul qui ait réussit à lui arracher un rendez vous est Stuart Hicken de Hawk Racing, celui là même qui a fait rouler Robert. A force d’insistance Stuart le persuade de rouler pour BMW, qui cherchait à l’époque de faire un retour sur l’Ile de Man après 75 ans d ‘absence !
Bingo ! Le tandem fonctionne et Michael Dunlop décroche la première victoire pour le constructeur de motos de Munich lors du superbik. Un coup de pub plus qu’inattendu pour la firme allemande.
Oui mais voilà, Stuart Hicken perd le support de l’usine BMW qui lui préfère Tas-Racing. Qu’à cela ne tienne Michael Dunlop signe dans un team de renom : Yamaha Milwaukke.
Problème ses demandes en termes d’équipement de la Yamaha, restent lettre morte. Et à quelques jours avant le Tourist Trophy, il claque la porte de l’équipe aux trois diapasons.
Il retourne à ses premières amours et en 2016, il apporte une nouvelle victoire à Hawk Racing sur une BMW en supebike, devant les pilotes officiels de la marque ! C’est tout du Michael Dunlop ça !
Désormais on le sait le but de Michael est d’égaler le record de son oncle Joey Dunlop, voire de le dépasser !
Ce livre est à lire pour ceux qui veulent comprendre la quête de l’absolu. Certains se sont fixés des sommets Himalayens et d’autres le tour du monde à vélo. Mais à cybermotard on aime les défis à moto !
– Michael Dunlop
– « Road Racer »
– chez Talent Sport
– 19€90 Novembre 2017
Thierry Leconte