GP de République tchèque MX2 : Jordi Tixier prend la relève d’Herlings

Débarrassés de l’ogre Jeffrey Herlings, blessé, on espérait assister à une empoignade musclée entre les habituels « outsiders » de la catégorie MX2. Sevrés de victoires, en plus de jouer le podium final du championnat, ces derniers ont, pourtant, attendu l’espace d’une manche pour réellement s’expliquer. Un « temps mort » qu’on leur pardonnera volontiers, vu l’intensité de la seconde course.

Premier constat. Quand le chat Herlings n’est pas là, ce sont bien les souris tricolores qui dansent le mieux. Tout du moins, à Loket. Jordi Tixier s’est montré le plus performant pour maîtriser la piste tchèque, extrêmement glissante, et décrocher ainsi sa première victoire au niveau mondial (1er/4e). Plus que sa vitesse de pointe, c’est la régularité du Francilien qui est à louer.

La constance, voilà bien ce qui aura fait défaut à Romain Febvre. On a l’impression de se répéter mais c’est vraiment ce qui pêche chez l’officiel HVA depuis plusieurs week-ends déjà. Cela lui coûte très cher sur cette étape. Cela lui coûte simplement la victoire du GP. Sa première !

Au-delà de son départ raté en manche 1, le Vosgien a surtout vu s’envoler les lauriers du vainqueur en allant à terre dans le second round. A trop vouloir en faire, cela s’est retourné contre lui et il ne termine que 4e du GP (2e/6e). Une chance pour lui, la poisse colle toujours autant à Dylan Ferrandis et sa troisième place provisoire n’est pas en danger immédiat.

Le pilote Monster Kawasaki CLS avait une très bonne carte à jouer mais il s’est littéralement fait rentrer dedans, lors du premier tour de la manche inaugurale. Déjà retardé pour désolidariser les deux machines, l’Avignonnais a ensuite dû changer l’échappement, endommagé dans l’accrochage. Résultat : une 21e place.

Tout espoir de podium disparaissait dès lors. Dommage car sa vélocité en seconde manche l’amène en deuxième position. Au moins, il aura prouvé aux sceptiques que sa retenue pour le MX des Nations n’est pas usurpée. La vitesse est là, on ne pourra pas lui enlever cette qualité. La réussite ? C’est une autre histoire…

Christophe Charlier, lui, a déjà connu les honneurs de cette sélection, en 2013. En Tchéquie, l’officiel Yamaha Rinaldi a rejoint les 3 autres Mousquetaires aux avant-postes de la cylindrée. Le Corse retrouve enfin son rang (4e du Mondial MX2 2013). Et de quelle manière ! En s’adjugeant purement et simplement le second débat, il s’est ouvert les portes du podium du jour, sur la troisième marche (7e/1er). Espérons qu’il ne s’agisse pas d’un simple coup d’éclat.

Les aléas des uns et des autres ont également fait les affaires de Valentin Guillod (KTM Standing Construct), très solide en fin de journée. Plus exactement, en toute fin de seconde manche. Instant où le Suisse est allé quérir la deuxième place du GP (3e/3e), en disposant de Tixier et Butron, eux-mêmes en plein duel.

Par contre, le regret du jour est venu de Tim Gajser (Honda Gariboldi), en retrait alors qu’on l’attendait offensif, sur sa dynamique. Assez discret en manche 1 bien que 4e, une chute et un genou endolori ne l’amenèrent qu’à la 9e place de la manche 2. Le Slovène perd gros au championnat. Le podium final reste, pour autant, à sa portée mais il a gâché une superbe occasion de se rapprocher.

José Butron (KTM Silver Action, 5e/5e), quant à lui, a encore démontré son immense facilité à partir en tête à l’entame des courses. Tout comme son incapacité chronique à maintenir le cap jusqu’au drapeau à damier. A se demander ce qui se passe dans la tête de ce garçon. Disposant d’une machine officielle, rappelons le !

Le problème ne peut pas être uniquement physique. Cela se travaille. A défaut de trouver la cause, l’Espagnol passe sans doute à côté d’une riche carrière. En définitive, tout le contraire de Jordi Tixier qui fait ce qu’il faut pour atteindre son but : le titre mondial offert par son coéquipier hollandais.

Le Parisien devait reprendre 40 points de moyenne - sur les quatre Grands Prix restants - pour dépasser Herlings, il vient d’en emmagasiner 45. Cette cadence, tout à fait renouvelable, pousserait, semble-t-il, le Batave à prendre le risque (insensé) de revenir au Mexique, ultime étape, pour défendre un sacre qui lui était promis. Quitte à hypothéquer la prochaine saison…

Prochaine épreuve à Lommel, pour le GP du Limbourg, ces 2 et 3 août 2014.