Le parcours de Simon Devese, de l’aéronautique à la mécanique moto de compétition.
A 32 ans ce Toulousain d’origine a déjà 12 années de compétition derrière lui en Mondial superbike. Mais ce n’était pas du tout sa voie au départ, puisqu’il se destinait à l’aéronautique.
Nous avons voulu en savoir plus. lors de notre rencontre à la manche du mondial Superbike à Misano le week-end du 17 et 18 juin 2017.
Simon Devese se destinait à l’aéronautique. Mais son changement d’orientation lui a permis de fréquenter des pilotes comme, Garry Mc Coy, Chaz Davies, Christian Iddon, Zanetti et Lucas Mahias. |
Cybermotard : Quel a été ton parcours scolaire ?
Simon Devese : Après un cursus classique, je me suis dirigé vers un Bac STI mécanique générale, suivis d’un BTS mécanique automatisme industriel pour pouvoir intégrer une entreprise de l’aéronautique du secteur toulousain afin de passer une licence.
Cybermotard : Comment ce-fait-il que tu sois dans le milieu de la moto ?
Simon Devese : Après avoir envoyé mes dossiers à différentes entreprises du secteur, j’avais entendu parler de l’Ecole de la Performance à Nogaro. Comme j’avais fait quelques courses de mobylette par le passé et que je pratiquais du cross en loisir, je me suis inscrit sans grande conviction. C’était plutôt une roue de secours pour moi.
Alors que toutes mes demandes dans l’aéronautique n’avaient pas abouti, j’ai été convoqué par monsieur Thierry Fornerod (fondateur de l’école) à Nogaro pour un entretien qui c’est très bien passé et je suis rentré dans cette institution en 2005.
Par la suite je me suis retrouvé en Grand Prix au côté de pilotes dont je n’avais même pas entendu parler à part Valentino Rossi que tout le monde connaît.
Cybermotard : Tu étais en Grand Prix et aujourd’hui en WSBK pourquoi ?
Simon Devese : A la sortie de l’Ecole de la Performance, j’ai eu la chance de rejoindre l’équipe de Jean Claude Besse en 2006 avec le Team FFM Racing en 250cc avec Sylvain Guintoli et Jules Cluzel comme pilotes. Malheureusement l’aventure s’est s’arrêté en fin de saison et il a fallu trouver un boulot. J’ai été embauché par l’usine Fournales suspension à Toulouse pendant 6 mois avant de repartir grâce à un ami dans le milieu de la course, cette fois en mondial Superbike avec le Team Alto Evolution pour le reste de la saison 2007.
Cybermotard : Un petit récapitulatif de ces dernières années ?
Simon Devese : Après deux ans chez alto Evolution avec Yohan Thiberio qui remplaçait Joshua Brooks en SBK et Shuhei Aoyama en 2008 je passe une année 2009 en FSBK dans le Tati Team de Julien Enjolras sur Triumph. Suite à une wild-card à Magny-Cours dans le Team ParkinGo aux côtés de Garry McCoy et Chaz Davies en Supersport, le Team Manager Mr Giuliano Rovelli me propose du boulot et je signe pour la saison 2010 en SSP avec comme pilote Matthieu Lagrive, puis en 2011 avec Lucas Scassa et Chaz Davies qui obtient le titre de Champion du Monde.
En 2012 le team passe chez le constructeur Aprilia en SBK avec Chaz Davies, ce qui pour moi sera mon année de cœur car nous n’avions qu’un seul pilote dans l’équipe et il a fait 4 podiums et une victoire en Allemagne au Nürburgring.
L’année 2013 marque le retour de l’équipe en Supersport une catégorie que je connais bien mais cette fois-ci avec une MV Agusta et Christian Iddon. En 2014 toujours avec une MV Agusta mais dans le team RC-Yakhnich avec Vladimir Leonov.
2015 et 2016 avec Zanetti au sein cette fois de la structure officielle Italienne MV Agusta Reparto Corse.
En 2017 c’est une nouvelle aventure avec Lucas Mahias et la R6 du Team GRT Racing-Yamaha WorldSSP.
Cybermotard : Toi qui a travaillé sur les moteurs Triumph 3 Cylindres, quel est ton sentiment sur son arrivée en Moto2 ?
Simon Devese : Je pense que ce changement est une bonne chose et que les pilotes seront emballés d’avoir de nouvelles sensations. Il faudra qu’ils adaptent leur pilotage pour jouer avec un comportement moteur différent et un couple plus présent que sur le moteur Honda CBR600. Les châssis vont s’adapter autour de ce moteur et ce sera très intéressant de voir comment les fabricants de partie cycle ainsi que le manufacturier pneumatique vont gérer ce nouveau challenge.
Cybermotard : Es-tu intéressé par le Moto2 toi qui connaît déjà le moteur 3 cylindres ?
Simon Devese : Non ! Pas du tout, je suis très bien en Mondial Superbike et puis en Moto2 il n’y a pas beaucoup de place pour la mécanique proprement dite ainsi que la préparation châssis, tout est bouclé d’avance. A part peut-être chez Tech3 qui font leur propre châssis et donc du développement et de l’étude de pièce spécifique.
Cybermotard : As-tu un autre job en dehors de la compétition ?
Simon Devese : Pas du tout, je bosse à 100% dans la compétition. Le travail hivernal est vraiment prépondérant, ça me prend un gros mois entre décembre et Janvier et il faut que les caisses soient prêtes au plus tard début février pour attaquer la saison qui commence en outremer. Cette année par exemple nous avons reçus les motos 10 jours avant les tests de Jerez fin Janvier. Une semaine après tout devait être prêt à l’expédition pour la première manche en Australie les 25 et 26 février.
La R6 2017 n’ayant pas eu de grosses évolutions, on a gagné du temps en travaillant sur les bases précédentes. Il a tout de même fallut courir après certain fournisseur et mettre les bouchés double en atelier.
En gros, je bosse une trentaine de semaines dans l’année en atelier et sur les circuits. Le reste du temps je le consacre à la rénovation de ma maison familiale, (maçonnerie, charpente, et différent corps de métier).
La mécanique pour moi c’est juste la compétition, je bricole bien sur mes machines de cross mais je ne touche aucune autre moto et je me garde du temps pour faire du sport.
Cybermotard : un mot, une phrase pour finir cette interview ?
Simon Devese : Je vis aujourd’hui de mon travail qui est devenu une passion et ceci grâce à Thierry Fornerod qui m’a donné cette chance inestimable.
Pour découvrir Thierry Fornerod en vidéo :