GP d’Espagne MXGP : Première victoire pour Antonio Cairoli cette saison

Sept Grands Prix. Antonio Cairoli n’avait plus connu les honneurs de la plus haute marche d’un podium depuis le GP du Limbourg 2014.

Loin d’être un retour fracassant au tout premier plan (il termine ex æquo avec Nagl), cette victoire fait un bien fou au moral de l’Italien. Elle lui permet également de grappiller quelques points à Clément Desalle et repousse un peu Gautier Paulin.

Le changement de monture (passage de la 350 cm3 à la 450 cm3) décidée après Valkenswaard se montre payant dès la première occasion.

Il n’y avait donc pas que l’état physique diminué (séquelles de sa chute au MX des Nations) pour expliquer le manque de résultats à la dimension d’un octuple Champion du Monde. L’argument tombe même à l’eau puisque le pilote Red Bull KTM roulait sur la 450 SXF, à Talavera de la Reina, avec une fracture de la main consécutive à son vol plané de Valkenswaard.

L’écart de cylindrée devait bien finir par se faire sentir à un moment ou à un autre. La KTM 350 SXF est, sans aucun doute, une excellente moto. Mais, plus vive, plus joueuse, elle demande un engagement total de la part de son dompteur et donc, une condition physique optimale pour contrer les 450 cm3 des autres constructeurs.

Cairoli n’étant pas en état, le handicap de puissance s’est fait ressentir depuis le début des hostilités au Qatar. Parallèlement, les machines rivales ont aussi progressé. A force de « se faire taper », il est à parier que quelques ingénieurs se sont faits souffler dans les bronches ...ou que leur orgueil en avait pâti.

Les pépins physiques – on l’espère - vont à présent se résorber, les testings se multipliaient, nous devrions donc voir Cairoli enfin passer à l’offensive. Et il est temps !

Il est même plus que temps car, simultanément, Max Nagl ne baisse pas de rythme. Souffrant de la chaleur comme à son habitude, l’Allemand s’est tout de même permis de gagner la première manche en repoussant ses limites et la menace Desalle. Puis il a parfaitement géré son effort en manche 2 (3e).

Clément Desalle à la faute dans cette deuxième course (chute, guidon tordu) et ne lâchant aucun pouce de terrain à Cairoli, le pilote Red Bull Ice One HVA poursuit son petit bonhomme de chemin. Plus accroché que jamais aux commandes du championnat (12 points d’avance).

Vainqueur de l’étape espagnole en 2014, Clément Desalle (Rockstar Suzuki) descend, pour la première fois de la saison, du podium d’un GP (2e/5e). Oh, pas bien loin puisque le Belge termine au pied de celui-ci. Mais c’est un peu d’air qu’il laisse à ses adversaires.

Enfin, pas TOUS ses concurrents. En effet, Gautier Paulin n’en a pas profité (5e/7e), n’étendant pas sa domination des Pays-Bas à l’Espagne, de Valkenswaard à Talavera de la Reina. Les sorties de grille !!! L’officiel HRC a même subi la loi de son équipier Evgeny Bobryshev (6e/4e) et celle de son compatriote Romain Febvre (4e/2e).

Si le titre de meilleur rookie 2015 ne revient pas à ce dernier, c’est à ne plus rien y comprendre. Sans complexe, à l’aise avec une machine nouvelle pour lui, l’officiel Yamaha Rinaldi s’est permis de contester – avant de caler – la victoire de manche au Roi Cairoli. Et, si le Vosgien a échoué en cela, il accède légitimement au podium du GP (son premier). Une bonne nouvelle pour son team, toujours privé des services de Jérémy Van Horebeek (fracture du pied).

Avec un Cairoli sur la bonne voie, un Nagl toujours au top et un Desalle à qui nous ne tiendrons pas rigueur de cette incartade, le championnat MXGP n’est certainement pas en perte d’intérêt. Par contre, la quête pour le titre tend peu à peu vers une lutte tripartite d’où est exclu Paulin par manque de régularité. Ou, dirons-nous plutôt, par une constance trop prononcée à se classer entre la 5e et la 7e place.