Finale du championnat du monde side-car au Mans : La victoire pour les Birchall, l’exploit pour Delannoy/Rousseau
Le samedi 20 septembre 2014 a eu lieu au Mans, en ouverture des 24H moto, la finale du Championnat du Monde side-car. Il n’y avait plus de suspense pour le titre acquis par Reeves/Cluze, seule la troisième place du championnat restait à déterminer. Toutefois les stars du Mondial n’étaient pas venues en touristes, elles se sont bagarrées comme au premier jour. La preuve, les Birchall ont battu le record absolu side de la piste avec un chrono en 1’41"893 en course ! Quant à nos champions de France 2014, Delannoy/Rousseau, ils ont été excellents.
Podium du Mondial 2014, La Marseillaise pour Grégory CluzeLes deux premières places étaient acquises depuis l’épreuve d’Oschersleben disputée le 24 août. Donc, sur la plus haute marche, la star anglaise Tim Reeves, pour un 5e titre. Son passager français Grégory Cluze (à gauche de Tim) décroche son premier titre mondial, salué par la Marseillaise. La dernière fois qu’on a entendu la Marseillaise remonte à 1990 quand Alain Michel a obtenu le titre mondial en compagnie d’un passager britannique Simon Birchall (aucune parenté avec les frères vainqueurs au Mans). On rappelle qu’à l’époque, les side-cars faisaient partie des GP et qu’Alain Michel est le français qui compte le plus de victoires. Sur la seconde marche, pour la deuxième année consécutive, on retrouve les frères Birchall, Ben et Tom. Pour finir, sur la troisième, un peu par accident si on peut dire, car Jörg Steinhausen, un des grands favoris s’est retiré du championnat depuis son très gros crash à Rijeka, l’équipage germano-autrichien, Uwe Gürck/Manfred Wechselberger. |
Podium de la courseA l’issue de cette course, ce sont les frères Birchall, Ben le pilote et Tom le passager qui montent donc sur la plus haute marche. Sur la seconde, le "sliding finnish" Pekka Päivärinta et son passager Timo Karttiala devançant de seulement 0,480",à l’issue d’une course magnifique, Sébastien Delannoy/Kévin Rousseau, qui montent sur la troisième marche. Année faste pour Kévin qui, on le rappelle, n’était jamais monté dans un side avant cette saison et est aussi un brillant pilote solo de notre championnat FSBK. |
Chaud entre Reeves/Cluze et les BirchallIl n’y avait plus d’enjeu au Mans entre ces deux équipages. On aurait tort de croire qu’ils sont venus au Mans pour une balade de santé . Avec les Britishs, c’est toujours "baston" et à ce petit jeu, Tim Reeves (77) n’est pas le dernier. Comme on le voit sur notre photo, ce fut chaud dans le Dunlop avec un Tom Birchall manifestement pas content. Par la suite, les frères Birchall (16) ne sont pas restés les bras croisés. Il suffisait de regarder les carènes après l’arrivée. |
Manque de pot pour Tim ReevesJustement, comme on évoquait la bagarre entre Reeves/Cluze et Birchall Brothers, le dernier mot est revenu à ces derniers car, à jouer au stock-car, le pot d’échappement du LCR Kawasaki de Reeves a été endommagé avec pour conséquence de diriger les gaz brûlants vers la poignée d’accélérateur de Tim Reeves. Ce dernier a été obligé d’abandonner, la douleur devenant insupportable. Heureusement que le titre était déjà acquis. |
Alerte au MansGrande séance de mécanique au Mans pour l’équipage champion du monde. Dans la première séance chrono, le moteur, refait à neuf (!) a cassé. Donc, il a fallu faire très vite pour en remettre un autre. Seulement 3 heures séparaient les deux séances qualifs, pas très heureux comme timing, sans compter qu’il n’y avait pas de warm-up. On notera qu’ils sont à 3/4 d’heure de la seconde séance et que le moteur n’est pas encore dans le châssis. L’équipage sera néanmoins présent en cette deuxième séance pour 3 tours, tout à la fin ! |
Superbe début de courseLe début de course fut un régal avec la bagarre Reeves/Cluze, les Birchall, Päivärinta/Kartialla et Delannoy/Rousseau, dans l’ordre sur notre photo. Ces quatre équipages extra-terrestres ont enflammé le public dans le Dunlop. Dommage que l’abandon de Reeves/Cluze ait interrompu le spectacle, on aurait bien aimé les voir tous au freinage de la chicane dans le dernier tour. |
Sébastien Delannoy/Kévin Rousseau font l’intérieurDeuxième temps des essais derrière les frères Birchall, mais devant Reeves/Cluze et Päivärinta/Kartialla, Ils ont été excellents lors de ce Mondial au Mans. Dans la grande courbe du Dunlop, un endroit ultra rapide et combien délicat, ils ont fait l’intérieur au quadruple champion du monde Pekka Päivärinta (N°44). Du grand art.! Finalement, l’équipage finlandais terminera second devant Delannoy/Rousseau (N°11)après une bagarre de tous les instants. Au passage, la plus grande vitesse de pointe du week-end est pour Sébastien avec 244,3 km/h. |
Eero Parm/Marion Meieus, des Estoniens dans la courseIls viennent d’Estonie, un lointain et minuscule pays coincé entre la Baltique et la Russie. Il n’y a qu’un circuit en Estonie et les sides y sont rarissimes Cet équipage disputait seulement sa deuxième épreuve de Mondial après Assen GP. Vu leur courte expérience, ils se sont plutôt bien débrouillés et terminent en course à la 10e place devant nos deux français Philippe Gallerne et Claude Vinet. |
Petri Makkula/Harri Asumaniemi, ce fut brefUn autre équipage finlandais (N°99) qui a connu la galère. Tout d’abord de sérieux problèmes mécaniques sur la route depuis la lointaine Finlande. Ils attaqueront directement par la première séance d’essais chronos qui fut des plus brèves car ils sont partis en tonneau dans le virage du musée. Si le pilote s’en sort indemne, ce fut plus sérieux pour le passager avec une épaule et un bras cassés. Fin du week-end sarthois. |
Pekka Päivärinta et Timo Kartialla de retourLe quadruple champion du monde sortant, le finlandais Pekka Päivärinta, à droite sur la photo, était au Mans. C’était sa deuxième sortie seulement en 2014 après Oschersleben. Il roule maintenant avec son compatriote Timo Kartialla avec lequel il fut sacré en 2008. La grande nouveauté, c’est qu’il utilise maintenant le moteur BMW qu’il découvre. Pour le moment, il est encore en période de mise au point, le team finlandais connaissant quelques soucis avec l’échappement. Dès que tout sera réglé, on peut être certain que ce sera un équipage redoutable en 2015. |
Philippe Lebail/Sébastien Lavorel tout seulsUn week-end compliqué pour cet équipage (N° 99)avec encore des soucis mécaniques, toujours confronté à des problèmes de surchauffe.. Ils finiront quatrièmes, , intercalés entre les intouchables Birchall, Päivärinta et Delannoy, mais devançant des équipages confirmés du mondial comme Gück/ Wechselberger, 3e du Mondial 2014 ou Roscher/Buckard. Philippe Lebail devrait participer à plusieurs manches du Mondial 2015 avec Sébastien Lavorel. |
Surprenants Manuel Moreau/Stéphane Gadet au MansLa révélation de notre championnat FSBK, l’équipage Manuel Moreau/Stéphane Gadet (N°51) était présent au Mans en wild-card. Ils sont venus pour le plaisir et acquérir de l’expérience. Bien leur en a pris car après de très bons essais, ils obtiennent le 9è temps. En course, ils ont été étonnants, en remontant et terminant 7è devant des équipages confirmés comme Gück/ Wechselberger (N°18), les troisièmes du Mondial (!)et Bennie Streuer/Geert Koerts (N°8), tout en pulvérisant leur meilleur chrono FSBK d’avril de plus de 4 secondes ! |
Nicolas Ressigeac/Bruno Picquoin méritaient mieuxEgalement engagés en wild-car, les troisièmes de notre championnat 2014 FSBK sont venus au Mans pour leur première course en championnat du monde. Leur but était de rouler avec les meilleurs et se faire également plaisir. Malgré de bons essais avec le 12e chrono, en améliorant aussi leur temps d’avril, l’aventure s’est terminée quand le moteur de leur LCR Suzuki a cassé après un très bon début de course. |
Compliqué pour Claude et Cyril VinetIls ont déjà couru au Mans en 2013. Cet équipage (29), père et fils, espérait sans doute mieux de leur week-end sarthois sauf que la mécanique a été capricieuse, moteur cassé aux essais et au final l’avant dernier temps des qualifs. Ce sera mieux pour la course qu’ils finiront à la 11e place. Il faut reconnaître que leur LCR Suzuki était loin d’être un missile. |
Philippe Gallerne/Julien Chesneau à la peineSeul équipage français à avoir disputé l’intégralité du Championnat du Monde 2014, ils pointent au classement final à la 8e place. Le Mans ne fut pas leur meilleure prestation de la saison. Il faut dire qu’avec l’avant-dernière vitesse de pointe du plateau, 222,7km/h et un poignet droit douloureux, c’était mission impossible. On devrait les retrouver en 2015. On leur souhaite de trouver quelques chevaux supplémentaires. |
Louis Christen passe la mainLouis Christen est le fameux fabricant suisse des châssis de side-cars F1, qui monopolisent le plateau du Mondial et tous les championnats nationaux. LCR, c’est 31 titres de champions du Monde. Il s’est lancé également depuis quelques années dans la construction de châssis F2 avec succès. Ce sont ses châssis, par exemple qui ont remporté les deux courses du TT2013, au grand dam des constructeurs britishs, grands spécialistes en la matière jusque là. Maintenant que Louis Christen prend sa retraite, les frères Birchall reprennent la fabrication des châssis LCR qui seront assemblés dans l’avenir en Grande Bretagne. |
Albert Grison