Nouvelle victoire pour Reeves/Cluze en championnat du monde side-car à Assen

C’est devant des tribunes remplies à ras bord qu’a eu lieu la course des sides. On sait que les néerlandais aiment cette discipline. Le spectacle a été à la hauteur car Reeves/Cluze (N°77) contre les Birchall (N°16), c’est toujours chaud entre ces deux équipages extra-terrestres. Pendant presque toute la course, ils ont été roue dans roue. Si Ben Birchall et son frère Tom ont parfois pris la tête de la course, Tim Reeves et Grégory Cluze l’ont finalement remporté avec 0,581" d’avance pour avoir été les plus osés au petit jeu du dépassement des attardés.

Historique, car sans doute pour la première fois, on y retrouvait 3 de nos compatriotes. Sur la plus haute marche, on retrouvait donc le britannique Tim Reeves associé à notre Grégory Cluze national, sur la seconde, un autre équipage british, les frères Birchall et, pour compléter le podium, notre multiple champion de France, Sébastien Delannoy et son nouveau et talentueux passager2014 (également pilote solo), Kevin Rousseau. Pour Kevin, c’était sa première course à l’étranger, devant 80 000 spectateurs. Autant dire que c’est un moment qui comptera dans sa vie.

Cet équipage, uniquement engagé en wild-card, a largement sa place en championnat Mondial side car. En signant le 3e temps des essais, il réalise une prouesse car il n’est pas habitué au rythme du Mondial dans le championnat national FSBK. Les plus anciens se souviennent que dans le passé, Seb a fini le Mondial à la 4e place en 2006, 2007 et 2008. Il avait remporté la Gold Race en Croatie en 2007. Delannoy, c’est une pointure mondiale qui se permettait de taxer Tim Reeves himself. S’il n’avait pas raté son départ, Sébastien estimait qu’il aurait pu se mêler à la lutte des premiers en début de course, car il était dans la cadence de Reeves et des Birchall. D’ailleurs, dans le quatrième tour, il a roulé plus vite que Tim Reeves.

Sébastien Delannoy a été parfait ce week-end et a su contenter tout le monde. Cela se voit sur la photo. Le principal sponsor « Gamma », grâce à ses hôtesses, durant ce week-end a été hyper présent sur le circuit et dans le paddock en particulier, ouvert à tous et très convivial. Nous n’étions pas dans une ambiance GP inaccessible. C’est sans doute une des raisons du succès de ces Gamma Racing Days. De plus, le team Delannoy/Rousseau a eu la bonne idée de s’installer dans l’allée principale, aux côtés de Reeves et Birchall, il y eut ainsi beaucoup de visiteurs à découvrir le team, très sollicité pour les autographes.

On les comprend, car ils sont à une demi-heure du départ. Ils sont même un peu soucieux. La veille, leur 2e séance d’essais chronos a été des plus brèves à cause d’un injecteur baladeur qui a arrosé leur side d’essence. Finalement, cette mésaventure n’aura pas de conséquence et tant mieux qu’elle soit arrivée aux essais plutôt qu’en course le dimanche. D’ailleurs, avec 51 points d’avance sur leurs poursuivants, les frères Birchall, ils peuvent voir l’avenir sereinement, encore qu’en sport mécanique, rien n’est écrit dans le marbre. Lors de la prochaine épreuve, à Oberschleiben en Allemagne, qui comportera deux courses (Sprint et Gold) , le titre mondial est possible avant même la finale du Mans qui se déroulera en ouverture des 24 h moto. Mais prudence, car on l’a vu avec l’histoire de l’injecteur, au talent, il faut associer la nécessaire dose de chance.

Et même très rapidement après leur impressionnant crash durant la première course du TT 2014 fin mai, dont ils sont sortis miraculeusement presque indemnes, encore que Ben, le pilote ait eu la main droite bien esquintée. Déjà au Sachsenring, ils avaient gagné la course. A Assen, ils ont signé la pole position et le meilleur tour en course et finissent deuxièmes. L’histoire se répète ; comme en 2013, Rijeka est la course qui risque fort de leur coûter le titre. En 2013, ils n’ont pu participer à cause de leur moteur Suzuki version 2012 qui cassait et cette saison, le team était absent car Ben, le pilote (à gauche sur la photo), n’était pas suffisamment remis de sa blessure du TT.

L’équipage allemand Uwe Gürck/Manfred Wechselberger a pour sponsor la Polizei Motor Sport. Ils sont solidement installés à la 3e place du championnat. On ne sait pas s’ils respectent la vitesse sur la route, mais en circuit c’est moins sûr. Le pilote, Uwe Gürck sait se servir de la poignée de gaz. Sur leur LCR motorisé par le redoutable BMW, ils ont fini à la 5e place derrière l’équipage local Bennie Streuer/ Geert Koerts, lesquels rêvaient sans doute de podium devant leur public, comme en juin

Plus exactement, il s’en serait bien passé. Explication : c’est un morceau de gomme qui s’est retrouvé collé sur son sélecteur de vitesses, lequel a fortement gêné Jean-Philippe pour les passer. De fait, malgré un méritoire 12e chrono aux essais, Jean Philippe Brunazzi et Mickaël Rigondeau n’ont pu se bagarrer comme voulu et terminent seulement à la 10e place. Engagés également comme wild-card tout comme à la précédente épreuve du Sachsenring, ils ont apprécié le rapide et technique tracé d’Assen ainsi que la parfaite organisation. De plus, rouler devant plus de 80 000 spectateurs, c’est un moment qu’ils retiendront.

Assen 2014 ne restera pas un grand souvenir pour le seul équipage français Philippe Gallerne et Julien Chesneau à disputer l’intégralité de ce Championnat du monde sides. Ils pointaient à la 14e place aux essais, mais la course fut pour eux des plus brèves sur leur RCN Suzuki. En effet, ils sont sortis de la piste de façon inexpliquée dès le premier virage et la course s’est arrêtée là. Vraisemblablement un problème de suspension car le team avait procédé à des réglages différents la veille, mais sans pouvoir les valider. Malheureusement il n’y avait pas de warm-up pour les sides.

Seule passagère de side F1, du moins à ce niveau de compétition, Anna Buckard officie cette saison dans le panier de Mike Roscher. On se souvient qu’elle fut la passagère de Sophia Kirchoffer en 2013 la seule femme pilote en Mondial, pas un avion de chasse il faut dire. Elle a beaucoup de mérite car le 1000 BMW de Mike est réputé très puissant, affichant souvent la meilleure vitesse de pointe comme au Sachsenring. Même si Mike Roscher n’est plus aussi véloce que par le passé, il reste un des meilleurs du plateau. Il est aidé par un de ses anciens passagers, le suisse alémanique Adolf Hanni, devenu depuis triple champion du monde avec le sliding finnish Pekka Päivärinta.

Avec le Easy Shift, c’est tout à fait possible. Après des essais plus ou moins réussis en matière de commande électrique des vitesses, façon Formule 1 monoplace (invention Ferrari), il semblerait que Easy Shift ait trouvé la solution qui donne entièrement satisfaction. Le système est commandé par des boutons poussoirs situés sur le guidon. A Assen, plusieurs équipages avaient adopté ce système, dont la star locale Bennie Streuer, notre photo.