GP MX du Benelux : Victoires inattendues de Simpson (MX1) et Herlings (MX2)

Avant l’épreuve, chaque titre étant joué et des places d’honneur encore à attribuer, on imaginait assister à des affrontements sans calculs. Mais on ne s’attendait certainement pas à de telles victoires.

Herlings devant les siens en MX2

Parler de victoire surprise à propos de Jeffrey Herlings peut paraître étrange tant l’officiel Red Bull KTM les a alignées cette saison (il a porté le record d’invincibilité à 14 GP). Mais, trois semaines après sa chute à Bastogne et une annonce officielle de sa fin de saison (omoplate fracturée), retrouver le Batave en piste et largement devant, dans le champ de mine de Lierop, fut étonnant…A moins qu’il ne soit doté de la faculté de régénérescence ?... Ou qu’il y ait un décalage entre l’annonce faite et la réelle gravité de sa blessure ?

On se rappellera juste que, pour le même diagnostic, Milko Potisek et Valentin Teillet ont été beaucoup plus embêté. Et que Vendéen, à son retour, avait même dû roulé avec une attelle. Toujours est-il que le double Champion du Monde MX2 a ponctué l’exercice 2013 par un nouvel écrasant succès (1er/1er). Et qu’il a pu ainsi célébrer sa couronne mondiale avec ses fans. Mais prendre tant de risques de dégradation de son physique pour cela, alors qu’il ambitionne de bien faire au Motocross des Nations (28 et 29 septembre à Teutschenthal), peut laisser perplexe.

Sans lui, nous aurions peut-être assisté à une victoire française dans le redoutable – et redouté – sable hollandais. A un doublé même ! Rendez vous compte de l’exploit ! Ce n’est pas tous les ans que la Marseillaise retentit sur un circuit comme Valkenswaard, Lommel ou Lierop.

Le, donc, presque exploit revient aux excellentes prestations de Dylan Ferrandis (2e/3e) et Jordi Tixier (3e/4e) qui ont su s’expliquer tout en restant sur leurs roues. L’objectif n°1 pour bien figurer sur ce type de piste.
Nous oserons même associer à cette bonne tenue tricolore la cinquième place de Romain Febvre (6e/7e) derrière le Bulgare Petar Petrov (4e/5e), déjà vu à son aise dans la silice (Lommel 2011).

Lauréat à Matterley Basin, Glenn Coldenhoff (Standing Construct KTM) était légitimement attendu, chez lui, dans son élément. Son abandon sur casse mécanique au cours de la première manche a, bien malheureusement, ruiné ses espoirs. Et sa deuxième place dans la course suivante ne peut que conforter sa déception. Le futur officiel Suzuki Europe sauve, tout de même, la cinquième place finale du championnat devant Dean Ferris (5e/8e).

Dernière incertitude quant à la hiérarchie MX2 2013, la troisième place est restée la propriété de José Butron (KTM Silver Action) et ce, malgré une grosse contre-performance de l’Espagnol (15e/15e). De quoi donner un peu plus de regrets à Christophe Charlier (Monster Yamaha Rinaldi) si le Corse avait su éviter quelques fautes qui, au final, lui coûtent très cher.

Highlander

S’il est une vraie surprise au terme de ce Grand Prix du Benelux, c’est bien la présence de Shaun Simpson sur la plus haute marche du podium MX1 (1er/3e). D’autant que sa saison n’a pas été vraiment idyllique, viré du team TM Ricci Racing pour résultats insuffisants. C’est vrai que son successeur, Tanel Leok, a fait tellement mieux…

En étant cynique, on pourrait même remercier les Italiens de l’avoir libéré. Sans quoi, il n’est pas certain que l’Ecossais ait pu remporter le premier GP de sa carrière.

En tout cas, une chose est sûre, ce succès a fait plaisir. A l’intéressé, bien évidemment. Mais aussi à une bonne partie du paddock MX1 qui n’a pas hésité à venir le féliciter dès l’arrivée franchie. Au premier rang de ceux-ci, on retrouve le staff Yamaha pour qui le seul jour de gloire, depuis deux ans, est venu d’un pilote et d’un team privés. Ça fait un peu désordre pour la marque aux diapasons et le team officiel Rinaldi. A leur décharge, les blessures à répétition de Steven Frossard et l’erreur de casting Joël Roelants ne les ont pas aidés.

Shaun Simpson ne sort pas, non plus, de nulle part (4e du Mondial MX2 2008, ancien officiel KTM) et son pilotage « Sable » est d’un très bon niveau. Mais il faut bien avouer que le pilote Yamaha JK n’a jamais obtenu de résultats significatifs depuis son passage à la catégorie supérieure. Ce qui lui a fait perdre la confiance des teams officiels.

Est-ce que cela va le relancer pour 2014 ? Difficile à dire. Les bonnes places sont chères et de moins en moins nombreuses. Merci la limite d’âge (23 ans) en MX2 !

Le sujet de sa Majesté a prouvé qu’il était capable de ne pas (trop) chuter et même de résister ou riposter aux attaques des favoris. Notamment celles d’Antonio Cairoli. Ce dernier allant, lui, à la faute. Une erreur qui prive sans doute le Sicilien de la victoire et le cantonne à la dernière marche du podium (4e/1er).

Le plus déçu, certainement, à l’arrivée de la seconde manche, fut Kevin Strijbos (Rockstar Suzuki) ratant, là, une superbe occasion de briller. Le Belge échoue, d’une petite unité, pour le gain de l’épreuve (2e/2e). Il se consolera, quelque peu, avec la quatrième place du Mondial MX1, arrachée des mains de Gautier Paulin.

Ou plutôt, faudrait-il dire que l’officiel Kawasaki a laissé le Flamand s’emparer de cette place sans résistance (9e/7e). Le Français (vainqueur par le passé sur ce circuit) a semblé bien plus préoccupé par le fait de ne pas commettre d’erreur, ne pas se faire mal, que par sa position au classement final. Lui ne cherchait, à la base, que le titre ou, au pire, le top 3. Alors, autant se préserver pour les « Nations ». Et on le comprend bien volontiers.

Un raisonnement que n’a pas suivi, par contre, Clément Desalle. Il faut bien dire aussi que le pilote Rockstar Suzuki envisageait la passe de quatre succès d’affilée. Mais Lierop, comme les autres circuits sablonneux, n’a pas toujours réussi au Wallon. L’année 2013 n’a pas dérogée pas à la règle (12e/6e) à cause de chutes.

A l’issue de cette dernière des 17 étapes du Mondial MX, on retiendra principalement que les Champions MX2 et MX1 ont conservé leur titre facilement, voire très facilement. Par leur talent mais aussi faute d’adversaire(s) à leur hauteur ou présentant la même constance qu’eux en terme de résultats.
Quant à l’année prochaine, on voit mal pourquoi cela changerait. Mais votre serviteur est le premier à espérer se tromper lourdement.