Dani Pedrosa : Le Poulidor du MotoGP
Dani Pedrosa est un être intraverti...puisqu’il le dit ! |
Désolé pour les aficionados du jockey du paddock, mais je dois l’avouer aujourd’hui : Dani Pedrosa ne sera jamais champion du monde MotoGP, ni en 800cc, ni en 1000cc. Dure réalité. A l’instar de Raymond Poulidor en vélo, Pedrosa est l’abonné des secondes places. La définition de 2e, selon Mick Doohan (quintuple champion du monde 500cc deux temps, d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître), c’est être le premier des derniers, mais jamais le numéro 1.
Exceptée sa première saison « d’apprentissage » ou il finit 5e du général (2006), Pedrosa termine deux fois vice champion du monde (2007 et 2010) et se classe deux fois 3e du championnat (2008 et 2009)... Excusez du peu ! C’est bien, très bien, oui mais...Mais il lui manque ce je ne sais quoi, ce supplément d’âme ou cette petite flamme (comme l’écrivait Michel Berger sans spécialement penser à l’Espagnol). La marche semble impossible à franchir.
Pourtant, Dani Pedrosa est un guerrier, un vrai. Ca ne saute pas aux yeux, du fait de sa petite taille (1,58m) et son minois d’adolescent, mais c’est le genre de gaillard à se péter les 2 chevilles en fin de saison 2003 et empocher malgré ça le titre mondial 125. C’est le genre de bonhomme qui prend une triple fracture de la clavicule gauche en 2010 alors qu’il est en course pour le titre. C’est le genre de type à se péter la clavicule au GP de France 2011 et se relever comme si de rien n’était, indiquant de l’index sa fracture aux commissaires.
Il mouille le maillot Pedrosa ! Il part en guerre à chaque GP ! Mais sa ne paie pas... Son seul défaut, c’est son sourire, ou plutôt son absence de sourire. « Je n’ai pas un caractère extraverti comme Rossi » martèle t-il durant les conférences de presse. C’est effectivement le moins qu’on puisse dire. Il n’y a qu’à le voir après sa victoire lors du GP d’Allemagne au Sachsenring cette année : Il gagne, mais il tire la gueule pendant l’interview d’après course. A croire que c’est une corvée.
Pedrosa ne serait donc qu’une machine à piloter, et ses émotions contrôlées au point de ne plus se faire plaisir au guidon de sa Honda. Mais il reste encore une chance. On peut l’apercevoir esquisser un début de sourire de temps à autres dans les allées du paddock . Il lui reste peu de temps pour se réveiller. Le jeune Dani Pedrosa est maintenant plus proche de la retraite profitable que des débuts prometteurs. Et pourquoi pas une retraite dorée en Superbike avec un titre mondial à la clé ? Car en MotoGP, les carottes sont (presque) cuites !