Magny-Cours 2013 : course d’anthologie entre Huet/Arifon et Delannoy/Lavorel en side-cars

Ils ont régalé les spectateurs par leur bagarre de tous les instants durant toute la course du dimanche, laquelle fut sûrement la plus belle de tout le week-end, toutes catégories confondues. Les absents ont eu tort. On en redemande. Au final, Jonathan Huet/Sébastien Arifon ( N° 56) remportent cette course avec 2 dixièmes d’avance sur Sébastien Delannoy/Sébastien Lavorel ( N° 1). Du beau, du grand spectacle !
Il faut dire que Jonathan a un don certain pour partir comme une fusée (Philippe Lebail aussi), pour se faufiler dans des trous de souris et surtout ne pas laisser passer sa chance. Sans oublier d’associer son passager Sébastien Arifon, plus passionné, y’a pas.
Derrière, ce fut une course en solitaire pour Lebail/Chaigneau, Poret père et fils qui se rapprochent un peu plus de la troisième place du championnat F1 et Ressigeac/Picquoin.

L’équipage Delannoy/Lavorel menait cette première course quand Sébastien Delannoy a levé la main pour signaler la présence d’huile sur la piste, en particulier dans Estoril. De ce fait, il y a eu ralentissement et regroupement surtout des F1. Puis, comme il n’y a pas eu de décision prise (!), la course a repris, chacun essayant d’éviter les zones à risques sauf qu’à ce petit jeu Brunazzi/Rigondeau sont partis en tonneau dans le 180° où il y avait également de l’huile non signalée à l’extérieur suivis ensuite de Dureau/Roux. Ce fut quelque peu la panique et la présentation des drapeaux jaune et rouge, safety-car et finalement rouge …Fin de course.
Au final, Delannoy/Lavorel ( N°1) seront classés premiers, suivis de Huet/Arifon ( N°56), Lebail/Chaigneau ( N°99), Poret père et fils ( N° 91), Ressigeac/Picquoin…etc
Clerc/Lavorel seront premiers F2 suivis de Leblond/Roussel et Olliger père et fils.

Dans la première course, on l’a dit, disputée dans des conditions pas très nettes, ils sont partis en tonneau très violemment, le side effectuant un tour complet sur lui-même au virage du "180°".On pourra toujours disserter sur les circonstances, mais ils n’ont pas fait exprès de rouler sur une tache d’huile non signalée, tout comme Dureau/Roux par la suite. Sur notre photo, Mickaël Rigondeau s’inquiète de l’état de son pilote Jean Philippe Brunazzi. En fait, ce sera Mickaël le plus touché car il a un pied cassé et est fripé de partout, dont les cervicales. Cybermotard lui souhaite un prompt rétablissement.

En fait, Magny-Cours était la dernière course pour ce zen équipage de la Mayenne puisqu’il était prévu qu’ils aillent vers le championnat WMA en 2014. François Dureau a commencé le side en 1991, avec une participation épisodique, dont au moins pour une bonne raison , un super crash en course de côte. Certainement qu’ils pensaient terminer plus glorieusement la première course du samedi car ils ont fait une super figure quand ils sont passés au virage du 180° à cause d’une traîtresse traînée d’huile. Dans l’histoire, le passager, éjecté ; s’est cassé le bras. Mais il en fallait plus que ça pour lui enlever sa bonne humeur !

Et on ne peut que s’en réjouir par les temps qui courent. Il s’agit de Christophe Vinet ( N°29) qui dispose d’un excellent matériel, un side LCR Suzuki ex-Delannoy. Il effectuait à Magny-Cours sa première apparition en course. Pas de chance pour son passager titulaire, Eddy Girard, qui descendait en marche dès la première séance d’essais libres. Il a été supplée par Christophe Seigneur qui, lui, est descendu de sa moto d’Européan Bikes pour monter directement dans le panier de Christophe Vinet. Christophe n’est pas un néophyte, il fut le passager d’Yvan Trolliet, une des grandes figures du side français. L’équipage n’a cessé de progresser au fil des séances.

En l’occurrence, Sébastien Delannoy, multiple champion de France, également une pointure mondiale, rencontre Jean Louis Millet, à gauche sur notre photo, champion d’Europe 1987 sur un side SEYMAZ motorisé par un JPX 500 2t. En ce temps là, pour accéder au championnat du monde, il fallait avoir fait ses preuves dans son championnat national, puis passer par le championnat d’Europe. Les choses ont bien changé… ce n’est pas la faute des side-caristes. Jean Louis Millet est une référence comme constructeur d’échappements deux temps et quatre temps. Pour la petite histoire, il a aussi managé un team GP 500.

On ne l’avait plus revu dans notre championnat FSBK depuis Lédenon en août 2012. Autant dire que Ralf, vice-champion F2 2010 (et ancien des GP), n’a pas perdu la main et qu’il n’a pas fait dans le détail avec son side LCR, suisse comme lui. Il remporte les deux courses avec au passage les meilleurs chronos aux essais comme en course. Dans le panier Olivier Lavorel (frère de Sébastien), un intérimaire très courtisé puisqu’il a été cette saison passager de François Leblond et Philippe Gallerne et, en 2012, a dépanné Sébastien Delannoy.
Comme beaucoup de side-caristes, Ralf rêvait du TT, malheureusement cela ne se fera pas.
On le retrouvera à Dijon.

Sur la plus haute marche, l’équipage helvético-français Ralf Clerc/Olivier Lavorel qui a tout raflé ce week-end en F2, puis sur la seconde, Franck Barbier/Emmanuel Debroise qui se sont mis au F2 cette saison pour participer au TT 2013 et que manifestement Franck assimile de plus en plus après des années de F1( champion de France 2010 faut-il le rappeler ) et Estelle Leblond/Mélanie Farnier sur la dernière marche. On pourrait s’étonner de cette place pour Estelle. Il faut préciser qu’elle a cassé dans la course du samedi et que le team a dû aller chercher un moteur à Lyon dans la nuit. De fait elle a loupé la séance d’essais du dimanche et est partie en dernière ligne. Ceci explique cela.

Ils sont arrivés leaders du championnat F2 et gardent le leadership avec 26 points d’avance sur Olliger père et fils et 34 sur François Leblond/Cyril Roussel. Quant à Estelle Leblond et Mélanie Farnier, ce sera, avec 47 points de retard mission quasi impossible pour décrocher un nouveau titre. Si Leguen/Cacciolatto s’en sortent plutôt bien, c’est qu’ils ont bénéficié des abandons d’Estelle dans la course du samedi et de François Leblond dans celle du dimanche. Ne surtout pas croire que ce fut la balade pour eux car ils ont eu des problèmes moteur tout le week-end, leur Yamaha refusant obstinément de délivrer sa puissance. Gageons que le problème sera résolu pour Dijon le 1er septembre, talent et réussite étant un package indispensable en sport mécanique. Un autre équipage a galéré tout ce week-end, Eric Bénéteau/Yannick Naboulet ( N° 133).

En plein boom en ce moment, les Olliger père et fils : ils connaissent leur 4è podium cette saison à Magny-Cours. Ils ont fait preuve d’optimisme à Adélaïde partant à la faute. Adélaïde est une épingle située au bout de la grande ligne droite, difficile à négocier car après un freinage d’enfer, elle est hyper lente et déterminante pour se relancer vers le 180 °. Comme beaucoup, le team Olliger doit procéder à des choix, on ne les pas vu à Lédenon, mais ils feront tout pour être présents sur le superbe tracé de Dijon qu’ils découvriront.

Si Huet/Arifon et Delannoy/Lavorel nous ont offert un superbe spectacle dimanche, il ne faudrait pas oublier les F2 qui généralement offrent plus de bagarres que les F1, d’abord par la qualité du plateau F2 et aussi par les performances assez homogènes des F2. C’est plus compliqué de dominer les super puissants F1 plus à l’aise à Magny-Cours , circuit rapide et exigeant, on l’a constaté vu le nombre de casses moteur ce week-end où globalement les F1 collaient 10 secondes aux meilleurs F2 sur un tour.
Nous reconnaissons François Leblond/Cyril Roussel (108) qui vont abandonner, Franck Barbier/Emmanuel Debroise (172), Patrick Mulheim/Marc Roessinger (98) et Estelle Leblond/Mélanie Farnier (103).