A la rencontre de Fabio Quartararo grand espoir de la vitesse française
Publié le 12 novembre 2013
Cybermotard a profité de la présence surprise de Fabio Quartararo lors de la manche finale du Moto 3 d’Albi pour aller à la découverte du jeune niçois , parfaite illustration du célèbre adage : « nul n’est prophète en son pays » .
Quartararo : un nom connu en...Espagne !
En effet , si le patronyme du jeune Fabio (à peine 14 ans) évoque bien quelques souvenirs aux plus anciens d’entre nous ( n’est-il pas le fils de Etienne Quartararo podium ici même à Albi dans les années 80 en catégorie 250 derrière Baldé et sa Pernod et Rapicault sur la Fior au temps béni où les pilotes de Grand Prix français venaient encore rouler en Championnat de France Open -) , son nom est par contre déjà très respecté en Espagne .
A cela une raison simple : après un 1er titre en France en « Conti school » acquis en 2006 à l’âge de 7ans , son père Etienne décide d’aller aguerrir son rejeton dans les divers championnats d’Espagne ouverts aux tous jeunes pilotes.
Et là : Bingo ! Vice-champion d’Espagne catégorie 50cc la 1ere saison , Fabio coiffe la couronne dès la seconde saison en 2008, rafle le titre dans la classe supérieure des 70cc l’année suivante avant d’ accéder en 2010 au Championnat réservé aux 80 cc. Là encore , méthode Valentino , une année pour apprendre avec la 3eme place finale en 2010 et le titre en 2011 .
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Quartaro décroche un contrat de 6 ans chez Wild Wolf
Tous ces titres et ces performances ne pouvaient laisser insensibles les grosses structures espagnoles et Fabio est enrôlé par le Team Wild Wolf de l’ancien pilote de GP espagnol Juan Borja pour 6 ans (oui j’ai bien dit 6 ans !) afin de l’emmener jusqu’en Grand Prix.
Pour autant l’année 2012 débute mal pour le jeune Fabio engagé en catégorie Pré-Moto 3 avec une chute sérieuse en moto-cross lors d’un entrainement d’avant saison ; relevé avec vertèbres tassées, poignet cassé. Opéré une 1ere fois il s’accroche et, encore plâtré, décroche une 3e place pour sa 1ere épreuve. Contraint de repasser sur le billard il rate encore une course mais revient à la 3e place au Championnat à neuf petits points du leader avant la dernière manche. Notre gamin ne lâche pas l’affaire, bien lui en prend et lorsque le leader du championnat se vautre seul en tête, Fabio cueille un titre inespéré quelques mois plus tôt : si ça c’est pas de la graine de champion !
Après 4 titres de Champion d’Espagne , Fabio Quartararo accède en 2013 à la catégorie reine et dispute donc le réputé CEV en catégorie MOTO 3 sur une FTR-Honda.
Le moins que l’on puisse dire est que là aussi il apprend très vite avec un podium (2e) lors de la manche inaugurale de Barcelone. Si la suite sera plus difficile avec notamment un week-end noir à Albacete (déclassement de la 3e place en 1ere manche pour avoir prétendument coupé légèrement une chicane suite à une réclamation du célèbre Emilio Alzamora dont il avait taxé les pilotes et percuté par un autre concurrent en 2e manche) , Fabio joue toujours devant et signe même la pole position à Navarra devant plus de 70 engagés (à ce niveau l’Espagne ne connaît pas la crise !).
Actuel 8e au provisoire du CEV avant les 3 dernières manches à Valencia (17 novembre) et à Jérez (24 novembre) Il s’illustre aussi en septembre lors du Championnat d’Europe où 2e temps des essais , il finit 5e.
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Mais que diable Fabio vient-il faire à Albi ?
Tout simplement , il répondait à l’invitation que lui avait adressée Michel Escudier (Provence Moto Sport) de profiter de cette date libre pour venir essayer la KTM qu’il engage régulièrement en CEV .
Entre le désir du Team de voir sa moto « aux mains d’un top pilote » et celui de ce même pilote d’évoluer au guidon de la machine qui lui donne du fil à retordre sur toutes les manches du CEV (l’hégémonie de KTM en CEV ressemble à s’y méprendre à celle qu’exerce la firme autrichienne en Mondial) l’accord était vite trouvé.
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Domination sans partage à Albi
Si la domination d’un Fabio qui joue les 1ers rôles dans le championnat le plus relevé en Europe était prévisible, plus intéressant était de recueillir son avis sur le comportement de la superbe machine du team de Michel.
« Cette machine est beaucoup plus puissante , ça je le savais, il y a plus de couple aussi , et la partie-cycle est vraiment étonnante ! »
Interrogé sur ses projets pour 2014, Fabio répond : « D’abord bien finir cette saison et de trouver le budget suffisant pour pouvoir rouler si possible le CEV 2014 avec une KTM ; pour l’instant il y a des choses qui avancent mais rien de concrétisé encore. »
Cybermotard souhaite bonne chance Fabio et nous ne manquerons pas de te suivre avec grand intérêt la prochaine épreuve du 17 novembre à Valencia.
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Christian Coueille