G Jolivet : l’adieu aux armes
La 29ème édition des 24H du Mans 2006, sera l’occasion pour Gérard Jolivet, de faire ses adieux à la piste après 25 ans de compétition.
De gauche à droite Cedric Cornai, Sami Penna, David Dumain (de l’Intégral) et Gérard Jolivet, le vétéran de l’endurance en France. Pour la première année, Gérard Jolivet a intégré un pilote Finlandais aux couleurs de « Honka » un constructeur de maison en bois. |
Après avoir disputé son 25ème Bol d’Or en 2005, Gérard Jolivet s’apprête à mettre fin à sa carrière après le w.e. du 22 et 23 avril 2006, comptabilisant ainsi un quart de siècle de participation aux 24H du Mans.
« Le compteur est bloqué à 25 » explique le Nantais, qui est resté durant toutes ses années fidèle à la concession « Motorep ». Gérard Jolivet n’est pas peu fier d’afficher un C.V. long comme le bras « On a beaucoup parlé d’Henri Pescarolo qui a pris sa retraite après 32 participations aux 24H du Mans auto, moi je comptabilise 50 courses en endurance au total ! » continue Gérard.
Cela ferait un chiffre rond, s’il n’y avait aussi quatre participations aux 24H de Liège (Spa-Francorchamps).
Désormais, Gérard Jolivet ne montera plus sur une selle que pour disputer, le Moto Tour et le Bol d’Or Classic. Désormais toute son attention est focalisé sur son fiston qui dispute le championnat de Kart 125. « Il est âgé de 16 ans, et il va avoir besoin de moi pour le soutenir ».
Cela ne veut pas dire que Gérard sera absent des circuits. « J’espère que je pourrais continuer à jouer un rôle en manageant le team Motorep en endurance et faire partager mon expérience avec les jeunes qui arrivent ».
Il faudrait consacrer un livre entier pour raconter les mémoires de Gérard en endurance. Mais selon lui les motos d’aujourd’hui ont énormément gagné en fiabilité et en résistance « A l’époque la chaîne, avec la traction qu’elle exerçait, pouvait ovaliser la sortie du pignon de boîte ! » . Gérard ne compte plus non plus les boîtes de vitesse qui rendent l’âme avant le tour complet de l’horloge.
Enfin l’arrivée de l’injection a été un vrai bonheur. « Avant avec les rampes de carbu, et les poignées à tirage rapide c’était dur ! » . Et puis la sécurité des pilotes a quand même fait un grand bond en avant notamment avec l’introduction des voies de sécurité. « Avant le concurrent qui tombait en panne, devait faire le tour du circuit au bord de la piste même ! » Tout chose inimaginable de nos jours. Enfin l’arrivée du 3ème pilote a aussi énormément soulagé la charge de travail au début des années 80.
« Quand on était que deux pilotes, on avait qu’une heure pour récupérer. Alors si on voulait manger et prendre une douche, il fallait vraiment se la jouer fine ». Résultat à l’époque les pilotes vivaient les 24H avec leur combinaison de cuir tout au long de l’épreuve.
Enfin il y a eu un changement de mentalité concernant les pilotes d’endurance, qui formaient une caste à part. « Maintenant un débutant qui veut se faire un nom et engranger des contacts, vient en endurance, ce qui n’était pas le cas auparavant. Désormais on voit de plus en plus de pilotes de vitesse (re)venir dans cette discipline ».
Gérard n’éprouve pas de nostalgie quand à sa future « retraite ». « Je n’ai ni poster, ni affiches chez moi. Toutes les coupes que j’ai pu gagner, je les ai données ». Le seul regret qu’il veut bien avouer « Je n’ai jamais pu passer professionnel, et j’ai toujours dû travailler pour assouvir ma passion de la course. Mais je ne regrette rien, car j’ai un vécu fantastique qui n’appartient qu’à moi ».
Et Gérard de conclure « J’ai quand même roulé aux côtés de Freddy Spencer en 1982. Et cela ne s’oublie pas. »
Pour cette dernière participation, Gérard et ses co-équipiers vont rouler aux couleurs de « Honka », un constructeur Finlandais de maison en bois, qui a eu la bonne idée d’avoir les mêmes couleurs que Motorep, c’est à dire jaune et noir.
Enfin le team "Motorep" ne roulera pas avec son traditionnel N°44, mais avec le 144, son numéro fétiche ayant déjà été pris par un team Italien (No Limit) engagé en Mondial.
Thierry Leconte