Coupes promosport : le point après la saison 2007
A la fin de la saison 2007, il nous est apparu intéressant de pouvoir donner la parole aux acteurs qui ont animé la saison des Coupes moto promosport, surtout après le choix fait par la FFM d’imposer Dunlop comme fournisseur officiel des Coupes promosport. Cet acte plutôt anodin a donné lieu a beaucoup de critiques dans le paddock. Le site cybermotard.com a choisi de donner la parole à Michaël Lalevée qui figure régulièrement dans le Top 5.
Pour lui répondre, nous avons aussi, interrogé Fernand Dieudonné, le président de la commission des courses sur route (CCR) au sein de la FFM, qui donne son point de vue, après avoir visionné la vidéo de l’interview de Michaël.
Tout le monde est donc traité sur le même pied d’égalité.
Michaël Lalevée, le pilote de St Dié dans les Vosges, a annoncé son retrait des Coupes promosports, étranglé selon lui par l’explosion des coûts qui ont triplé en 6 ans. Un officiel de la FFM lui répond en vidéo. |
Michaël Lalevée lance tout de go « l’année prochaine j’arrête ! » Pour ce pilote de 32 ans, qui s’est fait une spécialité de rouler en promosport depuis 2001, c’est la fin de son parcours après avoir successivement roulé sur Suzuki à ses débuts, Kawasaki (2005) et finalement sur Yamaha en 2007.
Il explique « Les budgets pour rouler en promosport explosent. A mes débuts il fallait compter 2.600 € pour une saison, désormais il faut allonger 8000 € ! » La faute au budget pneus, qui triple les coûts. « Auparavant quand on avait affaire à un gros concessionnaire qui vendait entre 600 et 700 pneus, il nous faisait une ristourne sur les pneumatiques. Désormais, avec le mono-marque cela n’est plus possible ».
Désormais il faut débourser environ 310 € pour un train de pneus complet sur le circuit « C’est plus cher que chez mon concessionnaire ! » s’exclame encore Michaël. Selon lui, tout le reste est à l’avenant, c’est à dire que les engagements prennent tous les ans 2,5% pour « suivre le coût de la vie » . Mais « les primes ne suivent pas le même rythme. A mes débuts les primes étaient attribués au 10 premiers de la course. Maintenant cela ne concerne que les 5 premiers ».
Le droit de réponse de Fernand Dieudonné
Fernand Dieudonné a bien voulu répondre aux interrogations de Mickaël. Selon lui, le fait de toucher des pneus gratuitement est un phénomène typiquement franco-français « Nulle part en Europe, les pilotes ne touchent leur pneus gratuitement : il n’y a qu’en France que cela existe Le pneumatique est un produit et comme tel, l’équipementier est désormais obligé de le vendre. Cette exception est amenée à disparaître. » martèle Fernand.
Selon lui, le retour d’image pour le manufacturier se fait « à travers les épreuves à fort pouvoir d’attraction comme le motoGP, le WSBK ou tout simplement à travers les Pirelli’s days » . Le fabricant de pneumatiques n’attend aucun retour d’une épreuve comme le promosport. Résultat, ce ne sont plus les « maisons mères qui déplacent leurs équipes sur les circuits, mais des prestataires de service et à ce titre ils appliquent les règles du marché. »
Pour répondre aux augmentations des engagements, Fernand expose « La location des circuits a pris en 2007 entre 15 à 30% d’augmentation. Cela est dû notamment aux coûts annexes comme les frais de médecins urgentistes etc..etc…toutes dépenses liés à la sécurité et qui nous sont imposés par la Préfecture ».
Résultat la location d’un circuit pour un w.e. de course à Dijon s’affiche à 60.000 € et un « petit » circuit comme celui de Croix en Ternois se négocie aux alentours de 35.000 €.
A cela s’ajoute la baisse régulière des spectateurs sur ce type de course « En 10 ans on est passé d’une moyenne de 6000 spectateurs par épreuve à 1.300. Cela constitue aussi une grosse érosion des rentrées financières. »
Or tout le monde sait que sans public aucun spectacle, quel qu’il soit ne peut survivre.
Voir l’interview complète en vidéo de Michaël Lalevée sur Google
Voir l’interview complète en vidéo et le droit de réponse de Fernand Dieudonné le président de la CCR sur Google
Thierry Leconte